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              SABINE.           Viens corriger cet enfant indo-
  Soit.                         cile. Elle ne veut pas entendre
        MADAME STAAR.           parler de son futur ; elle se mo-
  Et puis, tu entres dans une que de son fiancé.
grande famille.                            M. STAAR.
              SABINE.                   Eh! e h ! je ne veux pas le
  Tant pis.                           croire...
        MADAME STAAR.                              SABINE.
   Que de cousins et de cousines!        Mon oncle prendra ma défense.
l'un aide de ce côté, l'autre de      Il a un salon de lecture , e t ,
celui-là.                             par conséquent , il connaît le
              SABINE.                 moDde.
  Oui... toutes les semaines un                   M. STAAR.
repas de famille.                       Oh oui ! je le connais.
        MADAME STAAR.                               SABINE.
  C'est excellent ; et tu ne vou-       Il a lu tous les romans nou-
dras pas rester en arrière. Te        veaux, et, par conséquent, il
voilà du linge magnifique! Un         connaît le cœur humain.
service de table pour dix-huit
                                                  M. STAAR.
personnes. M. Sperling a de la
belle argenterie, — et il n'est         Oh oui ! je le connais.
pas pauvre. Un champ de choux                      SABINE.
devant la porte de la ville et un
                                        Il vous   dira combien de mal-
caveau pour la sépulture de sa        heureuses    jeunes filles, qu'on
famille dans l'église.                a forcées   de se marier , sont
              SABINE.                 mortes de   phthisie.
  Je voudrais qu'il y fut déjà.                   M. STAAK.
        MADAME STARR.                    Non, Sabine, non; je n'ai pas
    Enfant ! Voilà ton oncle.         lu de tels livres. Les romans lar-
Il te dira , lui , quel homme         moyants ne sont plus à la mode;
c'est que Monsieur le substitut       je ne m'en sers plus que dans ma
de l'inspecteur des ponts et          boutique d'épicerie. On veut des
chaussées.                            voleurs, des brigands.
                                               MADAME STAAR.
          SCÈNE V.                      Dieu nous Protège !
M. STAAR, vice-président du                       M. STAAR.
  Consistoire , M « STAAR ,
  SADINE.                                C'est un malheur seulement
                                      que nos auteurs soient si peu pa-
        MADAME STAAB.                 triotes, et qu'ils choisissent tou-
  Dieu te protège, André, mon         jours des héros italiens. Nous
cher fils ! tu es vice-président du   avons cependant notre Kasebier!
Consistoire, tu sais parler, toi.     notre Schinderhannes ! et tous