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46 toire, qui viennent donner une nouvelle force aux leçons plus e-us sibles que la Providence renouvelle de nos jours. Il est si malheu- reux dans ces temps d'épreuves celui dont l'esprit faussé par de funestes doctrines ne sait pas voir la main qui châtie, celui dont le cœur desséché n'est plus capable de l'adorer. J'apporte ici à cette curiosité mon faible tribut de recherches historiques. D'autres, et mieux que moi, rappelleront les désastres qui éprouvèrent, soit au moyen-âge, soit dans les temps plus moder- nes, notre ville, toujours noble, courageuse etfldèle, mais bien sou- vent malheureuse (1). Pour moi, je dois me borner, dans ces re- cherches, à une époque plus spécialement en rapport avec mes études habituelles, parcequ'elle tient encore aux âges que l'on peut appeler proprement antiques. Déjà , au Ve siècle, de grands fléaux avaient affligé le territoire de Vienne, et inspiré à son pieux pontife, saint Maniert, la religieuse pensée d'établir des prières publiques et solennelles, pour obtenir de la miséricorde divine la délivrance de ces calamités, dont quelques- unes, dans ces temps de foi,furent considérées comme surnaturelles, ainsi que leur cessation accordée par le Tout-Puissant(2). Je n'ai pas l'intention de rapporter ici les détails que nous en ont conservés les écrivains de cet âge; car je ne vois pas qu'il y soit parlé d'inonda- tions, ou que notre ville y ait eu quelque part. Mais j'ai cru devoir rappeler les faits en termes généraux, soit à cause de la proximité de la ville de Vienne, soit parce que l'institution de son saint évêque, répandue ensuite dans d'autres diocèses, fut l'origine des proces- (1) En effet, l'histoire de Lyon dans tous les âges, depuis son incendie sous Néron jusqu'aux débordements qui viennent de lui causer tant de maux, nous montre fréquemment cette ville désolée par des fléaux publics de tout genre, soit de ceux qui sont produits par le désordre des éléments, soit de ceux qui ont pour cause la tyrannie des puissants, ou les passions du peuple. (2) Ces faits nous ont été conservés principalement par saint Sidoine Apollinaire dans une lettre qu'il écrivait à saintMamert (VII, 1); et par saint Avit de Vienne, dans une homélie préchée aux jours des Rogations (Op., cd. Sirmond., pp. 150-157).