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D'Orphée et d'Amphion les récits fabuleux,
Dans le chaos des temps symboles merveilleux;
Puis, des chants Tyrtéens l'influence guerrière,
Souvenirs que l'histoire a gravés sur la pierre ;
Et, presque de nos jours, notre hymne des combats,
Changeant des laboureurs, des enfants en soldats;
Electrique refrain, talisman de la France,
Qui garde dans la paix sa terrible puissance î
De l'art qui nous unit par des nœuds fraternels,
Voilà les titres saints et les fruits immortels 1

Plût au ciel que ma voix pût à votre mémoire
Retracer dignement des fastes pleins de gloire 1
Je voudrais raconter les essais de Cambert;
Par degrés redescendre aux opéras d'Auber ;
Chanter Hayden, et Mozart créant la symphonie
Où Ludwig Beethoven épuisa son génie.
Aux divins sons de l'orgue, au bruit de mille voix,
Aux accents qu'inspira le dogme de la croix,
Je ferais tressaillir les vieilles basiliques,
Vénérables débris des âges catholiques.
Handel, Palestrina, vous tous, grands musiciens,
Du psalmiste royal interprètes chrétiens,
Que ne puis-je, au milieu de nos lyriques fêtes,
Redire tous vos noms, mélodieux prophètes !

Mais bientôt de Jésus l'art déserte l'autel.
L'humanité, qu'enchaîne un doute universel,
En attendant un Dieu s'adorant elle-même,
N'est plus, dans l'univers, qu'un immense problême.
La musique en émoi fuit les temples muets,
Et va sur le théâtre oublier ses regrets.
Là, grave tour à tour, ou terrible, ou sereine,
Elle peint les plaisirs, la tristesse, la peine,