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7 Vois, sur cette comète et ce nuage noir, Au-dessus des cités et du flot atlantique; Le grand Albert Durer, triste, mais plein d'espoir, Te montre un arc-en-ciel avec son doigt mystique. C'est qu'il a bien compris, le vieux maître germain, Que par delà le mal et ses métamorphoses, Un œil serein là -haut sourit au genre humain, C'est qu'il a vu l'amour planant sur toutes choses. D'un savoir ténébreux rejette au loin l'ennui; L'idéal s'est montré, ses signes sont fidèles, O Mélancolia, c'est pour monter vers lui Que l'artiste sacré t'a donné ces deux ailes I II. Un sourire a brillé sur le front créateur Du vieux peintre attentif près du jeune sculpteur; Il presse, tout joyeux de son œuvre comprise, L'élève aux blonds cheveux contre sa tête grise. Oui, c'est bien là ta pose, ô Mélancolia, C'est bien ton corps puissant que l'étude plia, Ton font large et marqué du désir de connaître, Et tes sourcils tendus, et ton œil qui pénètre ! Faut-il qu'à tes regards le ciseau cherche en vain A tailler dans l'espace un arc-en-ciel divin ? O sculpteur, c'est ainsi : tout art a sa limite; Votre inspiration s'y heurte et s'en irrite; Mais un art aide l'autre, et, si vous le voulez, Le poète et ses vers à votre œuvre mêlés,