Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                           ÛGI.1SE DlC SAINT Jli.vN.                17

tre dernières arcades à l'entrée de l'église sont disposées sur une
courbe très sensible. On s'accorde aujourd'hui à voir dans cette cour-
bure un emblème du mouvement que le corps de J.-C. dessine sur la
croix; elle se rencontre dans un grand nombre d'églises célèbres. Lors-
que le chœur n'est pas construit dans le même axe que la nef, on croit
que c'est pour imiter l'inclinaison de la tête du Christ sur son
épaule. Les chapiteaux à feuillages ou à crochets sont d'un bon
goût, les ogives d'un tiers point correct et gracieux. Une galerie
circule autour de l'église entière, entre l'extrados des arcades laté-
rales et le pied des grandes fenêtres ; les ouvertures ogivales y
sont rangées deux à deux sous une ovige commune, mais jusqu'aux
bras do la croix seulement. Là, ainsi que dans le chœur, les arcades
de la galerie portent sur des colonnes et des pilastres très ornés ou
plutôt très tourmentés, appartenant à la dernière période du style
roman (1). Une seconde galerie sans ornements est percée au bas
des fenêtres.
   Nous avons fait remarquer déjà que la voûte du chœur était consi-
dérablement abaissée au-dessous de la nef. L'élévation en est pour-
tant fort grande encore; elle décrit une ogive à largo base avec des
nervures robustes dont les clefs forment des espèces de rosaces pein-
tes et dorées. Son épaisseur à la clef est de 0 m G5. L'apside princi-
palement construite en Choin de Fay, d'une dureté excessive, et
d'un poli égal à celui du marbre, a loujours passé pour la partie la
plus remarquable de l'église. Elle est percée de deux rangs de fe-
nêtres ogivales séparées par la galerie, disposition qui se retrouve
à l'extérieur. Mais ici on rencontre des ornements curieux cl rares,
particuliers aux églises cathédrales de Lyon et de Vienne ; ce sont,
d'abord des arcatures simulées avec lobes portant sur le pavé du
chœur, puis deux frises d'incrustation rouge sur fond de marbre
blanc, d'un goût byzantin original et riche. Dans la partie du chœur
dépourvue de fenêtres basses, il y a deux étages d'arcades plaquées,
cachées maintenant par les tableaux et les boiseries. Dans les
apsides latérales on retrouve les arcades simulées avec leur5 pilas-
tres cannelés, à chapiteaux, puis une frise analogue à celles du


  ( i ) P . MiTiimV. Ibul, p. lu.',,