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414                    ORIGINES DE UJGDUNUM.

   Un autre élément pourrait être invoqué : Le sansc. Sarash,
eau, qui donne l'être à la Sarr-e, affluent du Rhin(l), Dès lors
la Sereine serait un diminutif, une petite Sarre, Saravina (2).
Pour cela, toutefois, il faudrait qu'une forme latine très-ancienne
donnât au moins, ce qui est douteux, Sarina ou Serina.
   En tout cas, la Sereine ayant un radical commun avec un très-
grand nombre de cours d'eau du monde celtique est, par cela
même, celtique d'origine.
   Au sanse. Sarash je rattache l'étang dombal de Sure. Les for-
mes sur, suir, désignent des cours et amas d'eau dans l'ancien
domaine des Celtes : le Suir, rivière du Waterford, par exemple.

   — Terman, Tarman, butte du groupe de Villars et nom des plus
remarquables , indique un sanctuaire limitant. Les origines en
sont indo-européennes, sansc. : tarman, le sommet du poteau
où l'on attachait la victime ; gr. homér. «ppa, le poteau du cirque
autour duquel tournent les chars, en génér. borne, terme, i-ép^av,
borne d'un champ; lat. termin-us, borne, extrémité, divinité
des limites ; cymr. lerv, extrême, tervyn, limite, zél. lerpen, butte
limitante, gaël. tarman, tearmonn, learmann, tèarmann, limite,
sanctuaire, par ext., refuge, asile. Or, l'idée qui domine en tous
ces mots est celle de limite consacrée par la religion : chez les
Hindous, l'extrême poteau du sacrifice, chez les Latins, le poteau
ou dieu-poteau qui marque l'extrémité des champs, chez les Grecs
homériques, le poteau-autel de l'arène où évoluent les chars ;
chez les Celtes etles Zélandais, la butte limitante, le sanctuaire,
l'asile religieux.


  (1) Saras (Sarash) compose en sanscrit les noms génériques d'oiseaux
aquatiques, d'animaux amphibies.: sârasa, sârangâ, de lacs et de fleuves,
comme en ce vers du Ramayana :
             Icehairj saritas çailân sarânsi ca, vanâni ca.
  Ainsi traduit en un vers latin par Eiclmoff:
             Tantus amor fluvios, montes, silvasque, laeusqne.
  (2) «        Saravus est le nom latin de la Sarre, « per obliqui fauces
vexate Saravi. » (Auson., Moscll.)