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 398                        CHRONIQUE LOCALE.
    « Des travaux de démolition importants se font en ce moment rue des
 Prêtres ; dans ces travaux on a enlevé une pierre, au centre de laquelle se
 voyait un trou, voici la légende de cette pierre :
   Il y a quelques centaines d'années, une petite bourgeoise, habitant la mai-
 son où était cette pierre, alla se plaindre à la justice d'un vol minime com-
«mis par une domestique à son service.
   Les circonstances atténuantes n'avaient pas encore été inventées et la loi
était inflexible.
   Le vol domestique entraînait la peine de mort.
   Le juge condamna donc la domestique à être pendue ; mais voulant en
même temps donner une leçon à la maîtresse trop prompte à dénoncer un
vol sans importance, il décida que l'exécution de la sentence aurait lieu
devant la maison de cette dernière.
   En conséquence, un trou fut pratiqué dans une pierre de la façade pour
y planter le bras de la potence, où la pauvre fille fut pendue par le bour-
reau. »
   On ajoute que la bourgeoise devint folle.
   Cette légende est d'autant plus intéressante qu'elle avait été empruntée
par le Mémorial de Lyon au Salut public du 25 octobre 1866. Ce journal a
eu ainsi le plaisir de la reproduire deux fois à un an d'intervalle ; la Petite
Presse et autres journaux n'ont cité que le Mémorial. C'est une injus-
tice contre laquelle nous protestons.

   ~ On a placé dernièrement des étiquettes aux angles des rues du quar-
tier neuf de Saint-Jean.
   La rue des Prêtres et la rue Dorée conservent leurs noms.
   La rue de l'Archevêché, y compris la place Montazet, devient l'avenue
de l'Archevêché. Le nom de Montazet ne sera plus rappelé que par une
salle du grand Hôtel-Dieu.
   La rue Talarue, anciennement rue Pisse-Truye, la rue Saint-Romain et la
partie orientale de la rue Sainl-Pierre-le-Vieux n'existent plus.

  — Au Grand-Théâtre, grand succès pour Mme Meillet. Aux Célestins,
réussite complète de la pièce : Les Beaux Messieurs de Bols-Doré.
   — On monte au Grand-Théâtre un ballet pur sang lyonnais dont, malgré
cela, lesuccès paraît assuré; on l'appelle, car il a un nom, l'œuf blanc et l'œuf
rouge. La musique est de notre ami Emile Guimet, qui a déjà fait ses preu-
ves ailleurs qu'au théâtre ; la composition chorégraphique est due à la col-
laboration de MM. Dalia et Vincent. Nous ne voulons que saluer de nos
veux l'Å“uvre nouvelle et lui souhaiter de nous amuser tout l'hiver.