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                   POÉSIE.



               LORAGE.
L'oiseau vole en rasant la terre ;
Le ciel est noir, le temps est lourd ;
On entend déjà le tonnerre
Qui s'avance avec un bruit sourd.

L'orage s'étend sur la plaine.
Tiens ! vois ! tout éclate là bas
Comme quand je carde ma laine.
Ce nuage ne me plaît pas.

Dieu nous garde ! il est notre maître.
Comme ça tombe ! il pleut à seau.
Va vite fermer la fenêtre
Et regarder dans le berceau.

On sonne ; allons, cloche et tonnerre,
Nous allons tous devenir sourds.
Dieu ! quel éclat ! l'arbre est à terre
Tiens ! le petit qui dort toujours.

Il dort; il rit à son bon ange ;
Il dit : Qu'importe ce fracas !
Je n'y suis pour rien. Qu'on s'arrange.
Il étire ses petits bras.

Vois cette foudre qui sillonne.
Tout est perdu, je le crains bien.
Adieu les si beaux fruits d'automne !
Cet été ne lui laisse rien.

L'eau roule du toit de l'église ;
Le ruisseau croît devant chez nous.
Il faut prier ; quoi qu'on en dise,
Dieu s'apaise dans son courroux.