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16<)                 NOTE SUR LES ANTIQUITÉS

de l'âge du renne, nous n'avons qu'à franchir la pittoresque
vallée de Vergisson, et a tourner le magnifique et sauvage
escarpement de Solutré. Au pied du rocher, sur le talus
d'éboulement que la poussière des siècles a formé à sa base,
de nombreux fragments d'ossements et de silex ramenés à
la surface par les pioches des vignerons, nous avertissent
que le sol est riche en débris des temps préhistoriques.
Nous sommes la sur le campement d'une nombreuse et puis-
sante tribu si l'on en juge par la prodigieuse quantité d'os-
sements accumulée autour de ses foyers dont les cendres
noircissent le sol(i). De magnifiques spécimens de pointes de
lances et de flèches y ont été trouvés ; un ,grand nombre
 de ces curieux grattoirs, si constants dans leurs formes, em-
 ployés sans doute 'a la préparation des peaux ; des marteaux
 en arkose; des os sciés, polis ou percés en sifflets. Tous ces
 sifflets sont taillés dans des phalanges-de renne et donnent
 encore un son extrêmement aigu.
   Le silex ne pouvait bien se travailler qu'avec son eau de
carrière, c'est-à-dire sur le lieu même de son exploitation.
Si donc nous voulons visiter une fabrique d'instruments de
pierre, il nous faut aller la chercher sur les nombreux gise-
ments naturels d'argile à silex qui se trouvent semés ça et
là par-dessus les terrains jurassiques du Maçonnais.
   Il existe à Charbonnières (Saône-et-Loire) un bel établis-
sement de ce genre au bord d'un bois, le long d'un ruisseau
qui roule dans son sable des hachettes, des couteaux, des
pointes de lauçe arrachées au sol voisin. En effet, a une
faible profondeur dans le lehm ferrugineux qui forme la partie
supérieure de l'argile à silex, on rencontre non-seulement
les éclats de pierre, produits du travail et de la fabrication,
mais les objets fabriqués eux-mêmes, entassés et rangés

  (1) La couche ancienne est à la profondeur de 1 mètre sous lesol actuel.