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                      DKS COMT: S »ii LVOX, iiï'C.                        87

 de plus naturel que de penser que Guichard IV emprunta à l'illus-
 tre famille de sa femme (qui le faisait beau-père de Philippe-Au-
 guste, roi de France, et de Baudouin VI, empereur de Constanti-
 nople) le lion et le cri de Flandre, dont on trouve plus tard sa
 famille en possession, au rapport de Louvet, dans son Histoire
 manuscrite du Beaujolais, que M. de Laroche-Lacarelle n'a fait
 que copier sur ce point.
    De prime-abord cette opinion semble en contradiction avec ce
 qui est dit plus haut, que les familles prenaient les armoiries de
 la terre, et non la terre celles des familles ; mais, je ferai remar-
 quer qu'on était encore au début de l'invention des armoiries, et
 que, les sires de Beaujeu ne s'étant encore signalés que par des
 guerres avec leurs voisins (guerres qui n'avaient pu donner beau-
coup d'éclat à leur bannière, en supposant qu'ils en eussent déjà
 une), Guichard put en changer, non-seulement sans préjudice
 pour son pays, mais même avec avantage, et comme la brisure
n'était pas en. usage, ce fut le lion plein qu'il prit, comme nous
venons de le voir.
    Quoi qu'il en soit, Guichard illustra bientôt après sa bannière
d,ans la croisade contre les Albigeois, dans son ambassade à Cons-
tantinople auprès de l'empereur son beau-frère, et dans l'expédi-
tion du prince Louis en Angleterre, où il mourut le 6 septem-
bre 1216. A partir de là les armoiries du Beaujolais furent irré-
vocablement fixées, et Louis de Forez dut les adopter (au lieu
d'apporter celles de sa famille paternelle), mais, en les brisant
d'un lambel, en devenant seigneur de Beaujeu par la cession que
lui fit sa mère Isabelle de Beaujeu, veuve de Renaud, comte de
Forez.
   Tout cela me semble concorder parfaitement.
   J'ai aussi un mot à dire de l'écu au chêne d'or, que vous attri-

franche, lequel appartenait encore aux comtes en 994), et qu'ils leur susci-
tèrent mille tracasseries au centre du comté, se faisant prêter hommage par
les seigneurs, d'Urfé, de Couzan,etc. La maison de Beaujeu offre au début
une grande analogie avec celle de Bourbon , mais quelle différence dans
la suite !