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420 violable en son aine l'amour qu'il leur voua dès son enfance. Aussi bon que spirituel, il regarde comme bon définitivement ce qu'approuvent les gens d'esprit, et comme spirituel ce qui a l'estime des gens de bien. Tel est l'homme que le cardinal Alphonse du Plessis, et Camille de Neufville, archevêque de Lyon, ont voulu avoir pour secrétaire dans ce qui regarde les devoirs et les fonctions du sacerdoce; et certes, par la probité de sa vie comme par la distinction de son esprit, il a donné de l'éclat et de la dignité à l'office qu'il remplit (1). LE PÈRE MENESTKIER. De même que le P. de Bussières avait beaucoup d'estime pour Basset, de même Basset en avait beaucoup pour Boissat, et Boissat pour Menestrier. C'était assurément avec raison, car Menestrier a un esprit vaste et souple. Il excelle dans toutes les choses qui conviennent à un homme de lettres. Peu de gens brillent ainsi de tout point. Né à Lyon, il est devenu, par son application et par son travail, la noble gloire et l'ornement de sa patrie. Théologien, philosophe, poète, orateur, historien, grammairien, critique à nul autre inférieur, il s'est promené à travers les riches et larges champs de toutes les sciences et de ious les arts. J'ai vu à Paris sa renommée attirer autour de lui, des quartiers les plus reculés d'une immense cité, un nombreux auditoire. Dans le temps quadragésimal,il faisait des instructions au peuple, à l'église de Saint-Martin-des-Arcs. On accourait de tous côlés vers Menestrier, qui repaissait d'un langage grave, éloquent et docte, les oreilles et les esprits. Je ne saurais assez dignement louer, suivant son mérite, moi qui n'ai nulle éloquence^ un si éloquent personnage. (1) Ce chapitre a été traduit déjà avec élégance par MM. Péricaud et Bre- gliot du Lut. Revue du Lyonnais, tom. II, pag, 437.