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droite est posée sur la tête d'un bouc, debout derrière lui. Ce sujet
occupe le fond en ligne courbe d'une sorte déniche, œdicula, cin-
trée aussi dans sa partie supérieure ; mais dont les bords sont pres-
que entièrement détruits par les ravages du temps, ou ceux, plus
déplorables encore de la barbarie (1). Il n'en subsiste plus qu'une
très faible portion dans la partie supérieure, sur laquelle on lit, au-
tant que je puis le déchiffrer, ce fragment d'une inscription qui ne
suivait point les contours de la niche, mais qui était tracée horizon-
talement en deux lignes au-dessus du cintre, comme formant une
sorte de frise :
          DEC...
        OCTAYG
   Ainsi que je l'ai observé, ce monument est remarquable, ne fut-ce
que par rapport à son style. Il appartient certainement à une bonne
époque, et à une excellente école. Les formes du dieu sont belles,
malgré les mutilations qu'il a souffertes, et quoiqu'elles soient plus
fortes et plus prononcées qu'on ne les donne communément au fils
de Maïa. Enfin le relief très saillant de cette figure excède celui
qu'on observe le plus ordinairement sur les monuments antiques de
cette nature. Cette description et ce jugement seront rendus plus
sensibles par l'inspection de la lithographie qui accompagne ces
notes : elle a été faite sur son dessin, avec autant de goût que de
fidélité, par un jeune artiste et professeur lyonnais, plein de mérite
et de modestie, M. Frédéric Grobon.
   Par rapport au sujet qu'il retrace, ce monument n'est pas moins
digned'intérêt. Fort différente des représentations ordinaires du mes-
sager de l'Olympe, qui se rattachent presque toutes à un même type
général, celle-ci paraît se lier à des traditions antiques que je vais
rappeler, en rapprochant aussi, les uns des autres, et de notre bas-
relief les monuments analogues des âges anciens qui ont pu parvenir
jusqu'à nous.

   (1) On a lente, au moyen du plâtre, une malencontreuse restauration de
ces bords, qui ne peut qu'augmenter encore l'incertitude sur la forme géné-
rale qu'avait le monument.