Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                   100
    centimètres, d'un pavement en petits carreaux de terre cuite
    et très dure, liés avec du mortier de ciment, et, sous ces
    deux couches d'une épaisseur de 16 centimètres de béton,
    composé de chaux et de sable broyés avec de petits mor-
    ceaux ou recoupes de pierre de Choin-de-Fay. Dans ce ré-
    servoir, l'on n'aperçoit plus aucune trace des orifices des
    tuyaux. Ces tuyaux descendaient la montagne, traversaient la
    Saône, etremontaient sur la montagne opposée dans un réser-
    voir de fuite qui pouvait être derrière les Chartreux. Cet
    aqueduc est encore bien conservé éri plusieurs endroits dans la*
    campagne; mais si le temps l'a épargné, la main des hommes5
    a été plus destructive. En l'explorant j'ai trouvé assez sou-
    vent des habitants qui l'exploitaient comme une carrière de
    pierre; mais pour cette œuvre de vandalisme, ils dépensaient
    tant d'efforts et tarit de peine que les fragments qu'ils finis-
    saient par arracher, comme d'un rocher compact, leur coû-
    tait sûrement plus de labeur que la pierre qu'ils auraient été
    chercher dans des carrières. Si l'on n'y prend pas garde, les
    restes des monuments antiques, qui commencent à être
    clair semés dans nos campagnes, auront bientôt totalement
    disparu, par les ravages des habitants (1).


v       (1) Au mois d'avril 18-40, j'étais retourné mesurer à Craponne les deuî
    tours appelées Tourillons, et les ruines qui complétaient autrefois ce
    monument ; je vis des ouvriers qui ne se contentaient pas d'enlever les
    piles au-dessus de terre , mais qui emportaient même les fondations.
    Les maires ou les voyers des communes devraient-ils tolérer ces démo-
    litions ! Depuis quand les débris des monuments antiques appartiennent-
    ils aux propriétaires des champs voisins ? où sont leurs titres d'achat ? Sans
    sortir de Lyon, nous voyons le même vandalisme se renouveler; les employés
    de l'octroi, à Saint-Just, ont creusé les fondations du réservoir de fuite de
    l'aqueduc du Gier pour se faire un abri. Plusieurs fois des arrêtés ont été
    pris par MM. les préfels pour mettre fin à ces destructions ; mais que peuvent
    des arrêlés auprès de gens qui n'ont aucun sentiment d'art et qui ne com-
    prennent pas autre chose; que leur intérêt.