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23 «œuvre, qui dût coûter des sommes énormes, était d'une cons- truction magnifique, et semblerait indiquer que la ville était arrivée à son apogée de splendeur, quoique un siècle ne se fût pas encore écoulé depuis sa fondation par Plancus. Nous ne sommes pas plus riches en documents historiques pour cet aqueduc, que pour les deux premiers qui l'avaient précédé. Pas la moindre citation à son égard dans ce qui nous est parvenu des anciens auteurs; et les inscriptions qui consacraient, sans nul doute, à la postérité, un ouvrage aussi digne d'admiration, ont été assurément brisées, ou, peut-être, «lies sont encore enfouies dans la terre ou dans quelques vieilles fondations de maisons (1). Nous serions donc dans une entière ignorance sur le nom du prince qui le fit élever, si une découverte due au hasard ne nous avait pas mieux instruit. Le père de Colonia, assure que l'on trouva de son temps, vingt à trente tuyaux de plomb de quinze à vingt pieds de longueur marqués par ces lettres initiales : TL, CL. CAES. Tibérius ,Claudius, César, dans le jardin delà maison de Mme Olivier , autrefois celle de M. Decombles, apparte- nant de nos jours à M. Caille, au-dessus de la montée des Anges. Ce jardin est direclemeut en face des ruines de l'an- cien dividiculum, ou réservoir d'arrivée et de distribution de l'aqueduc du Gier. Ces tuyaux sortaient à coup sûr de ce réservoir, et, comme dans l'antiquité, on poinçonnait ce qui appartenait aux Césars, nous ne pouvons douter que Claude qui avait pris naissance à Lyon, qui aimait passionnément cette ville, ainsi que le prouve sa harangue au sénat en fa- veur des Lyonnais, gravée sur deux tables de bronze, qui fu- rent découvertes en 1528, dans la rue des Tables-Claudien- (1) L'architecte qui conçut et exécuta l'aqueduc du Gier, mériterait de voir son nom à côté de celui do Vitruve et des plus grands architestes de l'antiquité; ce nom malheureusement ne sortira jamais ie l'oubli.