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 empressé de la part des principales familles du pays, qui
  avaient gémi depuis longtemps du joug des exaltés, et qui se
 réjouirent de la fermeture des club| et de la fuite de leurs
 oppresseurs.
    Le 12 juillet, les lyonnais se dirigèrent sur Saint-Etienne
 où ils furent très bien reçus par la garde nationale et par
 l'autorité municipale auxquelles le maire Praire-Royet savait
 imprimer ses convictions. Us offrirent à cet administrateur
 une couronne en témoignage de son courage civil. En la re-
 cevant, M. Praire-Royet leur dit que « cette distinction hono-
 rifique le rappellerait à ses devoirs et soutiendrait son cou-
 rage, si jamais il en avait besoin. »
    L'abbé Guillon, dans son histoire du siège de Lyon, avait
dénaturé le but et les principaux faits de cette expédition
mémorable. Un des témoins principaux (1) a su rétablir la
vérité. Dans son récit plein de candeur et de détails intéres-
sants, il nous montre cette brillante jeunesse lyonnaise se
soumettant à la discipline la plus sévère, supportant avec la
plus ferme résignation les privations les plus cruelles ; son
jeune commandant Servan, plein de courage, mais dépourvu
des talents nécessaires à un chef militaire. Il peint le parti
anarchiste toujours remuant, toujours comprimé, mais ne se
lassant jamais d'exciter et de démoraliser les masses. L'écri-
vain initie son lecteur à toutes les circonstances de l'expédi-
tion dont il faisait partie, et sème sa narration d'anecdotes
de vie intérieure propres à faire diversion au récit] des
événements de la guerre civile qui affligea notre contrée.


   (1) J.-C.-M. Puy; capitaine quartier-maître de la brigade lyonnaise. Son
manuscrit avait été déposé à la bibliothèque du palais Saint-Pierre, à Lyon,
mais il en fut retiré par l'auteur quelque temps avant sa mort, qui e u t
lieu, il y a environ trois ans, à Saint-Rémi. Deux de nos concitoyens bien
connus par leur zèle pour l'histoire du pays, MM. Alphonse Peyret et
Hypolite Sauzéas, avaient eu soin d'en faire une analyse qui m'a été com-
muniquée.