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191 empressé de la part des principales familles du pays, qui avaient gémi depuis longtemps du joug des exaltés, et qui se réjouirent de la fermeture des club| et de la fuite de leurs oppresseurs. Le 12 juillet, les lyonnais se dirigèrent sur Saint-Etienne où ils furent très bien reçus par la garde nationale et par l'autorité municipale auxquelles le maire Praire-Royet savait imprimer ses convictions. Us offrirent à cet administrateur une couronne en témoignage de son courage civil. En la re- cevant, M. Praire-Royet leur dit que « cette distinction hono- rifique le rappellerait à ses devoirs et soutiendrait son cou- rage, si jamais il en avait besoin. » L'abbé Guillon, dans son histoire du siège de Lyon, avait dénaturé le but et les principaux faits de cette expédition mémorable. Un des témoins principaux (1) a su rétablir la vérité. Dans son récit plein de candeur et de détails intéres- sants, il nous montre cette brillante jeunesse lyonnaise se soumettant à la discipline la plus sévère, supportant avec la plus ferme résignation les privations les plus cruelles ; son jeune commandant Servan, plein de courage, mais dépourvu des talents nécessaires à un chef militaire. Il peint le parti anarchiste toujours remuant, toujours comprimé, mais ne se lassant jamais d'exciter et de démoraliser les masses. L'écri- vain initie son lecteur à toutes les circonstances de l'expédi- tion dont il faisait partie, et sème sa narration d'anecdotes de vie intérieure propres à faire diversion au récit] des événements de la guerre civile qui affligea notre contrée. (1) J.-C.-M. Puy; capitaine quartier-maître de la brigade lyonnaise. Son manuscrit avait été déposé à la bibliothèque du palais Saint-Pierre, à Lyon, mais il en fut retiré par l'auteur quelque temps avant sa mort, qui e u t lieu, il y a environ trois ans, à Saint-Rémi. Deux de nos concitoyens bien connus par leur zèle pour l'histoire du pays, MM. Alphonse Peyret et Hypolite Sauzéas, avaient eu soin d'en faire une analyse qui m'a été com- muniquée.