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  et de là à une révolte ; alors, dans cette conjoncture, il prit
 le parti de se rendre, avec le prévôt des marchands, auprès
 de monseigneur l'archevêque pour l'engager à se départir
 des arrérages qu'il est autorisé à répéter et à consentir en
 outre à une diminution sur le droit de banvin, surtout sur
 celui de 12 livres auxquels sont assujétis les marchands de
 vins en gros.
    Le lundi 7, toutes les appréhensions du Consulat se réali-
 rèrent. Dès le point du jour, les ouvriers en soie, les chape-
 liers et autres, désertèrent leurs ateliers et se rendirent en
 masse au lieu des Charpennes, après avoir forcé et même dé-
 sarmé les arquebusiers de la garde du Consulat, sur la place
 des Terreaux, ainsi qu'un détachement de la milice bour-
 geoise, qui était en station sur le port Saint-Clair. Installés
 dans les cabarets et les guinguettes de la banlieue, les révol-
tés , qui réclamaient une augmentation dans le prix de
 leurs salaires, prirent la résolution de ne rentrer en ville,
 et de ne se remettre au travail, que lorsque le Consulat leur
 aurait fait connaître l'adhésion des fabricants et des manufac-
 turiers aux demandes formées par eux.
    Cependant le Consulat, de concert avec l'archevêque, tra-
vaillait à rétablir la paix. Deux chanoines du chapitre de
l'église primatiale, les comtes de Pingon et de la Madelaine,
se rendirent aux Charpennes pour supplier les ouvriers de
rentrer dans le devoir ; les promesses qu'ils leur firent qu'au-
cun d'eux ne serait inquiété, la parole qu'ils leur donnèrent
qu'on s'occuperait de les soulager dans leurs besoins, enfin
quelque peu d'argent qu'ils eurent l'idée de distribuer aux
principaux de cette foule mutinée, à ceux qui leur paraissaient
avoir de l'influence sur elle, tout cela eut bientôt ramené le
clame et la confiance dans les esprits : toutes ces bandes tu-
multueuses, menaçantes, se dispersèrent, et chacun ne tarda
pas à rentrer en ville et à regagner son domicile.