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 — « 0 Dieu!... pitié !.... soyez-nous tutélaire !
 Apaise, enfant, ton cœur par la prière :
 Sous l'infortune inclinons les genoux.
 Seigneur, Seigneur, prenez pitié de nous ! » —
— « Ma pauvre mère... Oh ! c'est vaine pensée !
Au désespoir Dieu voulut me livrer,
 A quoi m'a-t-il servi de l'implorer,
Lorsque ma vie est à jamais brisée ?.. »—
— « Pitié, mon Dieu ! celui qui vous connaît
Sait que pour tous vous avez un bienfait.
Crois-moi, ma fille, il est un saint remède,
Par qui le calme aux souffrances succède. » —
— « Ma mère... hélas ! ce qui brûle mon cœur
Est sans remède... 0 sort plein de rigueur!
Non, rien ne peut jamais rendre la vie
A ceux à qui le malheur Ta ravie. » —
— « Ne pleures plus un infidèle amant.
Qui sans pitié parjura son serment.
Ecoute, enfant! sèche tes larmes vaines
Pour qui t'oublie aux régions lointaines.
Il n'a plus droit aux larmes, aux regrets :
Qu'il brûle ailleurs d'une nouvelle flamme !
Pour lui la mort en dégageant son ame
Du feu vengeur aiguisera les traits.
— « Plus le revoir...!.... c'en est fait, ô ma mère!
Ah ! je sucombe a ma douleur amère !
La mort, la mort est mon seul avenir....
J'ai vu le jour pour si vitefinir!
Qu'il soit éteint le flambeau de ma vie !
Qu'il soit éteint dans l'éternelle nuit !
C'est pour toujours que l'espérance fuit :
Le ciel est sourd au malheur qui prie. » —
— « Pitié, mon Dieu ! pilié pour mon enfant !
Oh ! suspendez le fatal jugement !
Son cœur n'est pas complice du blasphème ;
Oh! suspendez la fatale anathème!...
Oublie, enfant, la terrestre douleur,
Pense au Seigneur, à la vie éternelle,
Et dans le ciel tu le verras fidèle,
Le fiancé que réclame ton cœur. » —
— « Qu'est-ce le ciel ? hélas ! ma pauvre mère,
Que sont l'enfer et sa torture amère?
Près de lui seul est l'éternel bonheur,
Et sans Wilhelm l'enfer est dans mon cœur.