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  dépendants des premiers besoins de la vie, ou que leur carac-
  tère rend avides des jouissances du luxe, que ceux-là ne re-
  cherchent point l'honorable litre d'avocat. Le commerce ,
 l'industrie offrent leur carrière immense à toutes les néces-
 sités, à toutes les ambitions. Entre les plaisirs de l'esprit et
 ceux de la richesse, entre une vie d'étude, modeste, retirée
 et laborieuse, et l'âpre recherche du gain, ou l'agitation
 splendide de l'opulence, il faut savoir choisir. Nul ne peut
 servir à la fois Dieu et l'argent, c'est-à-dire nul ne peut
 élever son ame, faire de sa vie ce qu'elle doit être, une re-
 cherche assidue delà perfection, s'il tient son esprit toujours
 tendu vers les plaisirs ou vers le lucre. En abordant sa profes-
sion, l'avocatdoit donc apprendre» restreindre sesdésirs. S'il
veut lutter, par le faste et les jouissances matérielles, avec les
hommes dont les travaux ingrats pour l'esprit ne valent que
par l'acquisition de la richesse, il perdra à le tenter en vain
tout ce qui le rend supérieur à eux, le désintéressement et
l'élévation de l'intelligence. Il doit se contenter d'une exis-
tence modeste et se distinguer par la noble simplicité de ses
habitudes ; investi de fonctions analogues à celles du magis-
trat , qu'il ait toujours devant les yeux l'antique magistrature
et l'antique barreau français, où toutes les vertus qui nais-
sent de la simplicité et de la sévérité des mœurs se perpé-
tuaient comme une noblesse héréditaire. Que le sanctuaire
de la famille soit le centre et la source de tous ses plaisirs;
son cœur y conservera tous les nobles instincts ; libre des fri-
voles exigences du monde, il verra se multiplier les heures
qu'il pourra donner à la culture de son esprit, sans sacrifier
aucun des soins de son état. Ainsi, dans l'accomplissement de
ses devoirs, dans la dignité parfaite de sa vie, il trouvera
tous les éléments des plus saines habitudes intellectuelles, et
il sera ce qu'il doit être dans la société, éminent au milieu
de tous par les lumières et par la vertu.