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de concessions et d'avantages, il reste à examiner sur quelles
bases devrait reposer un traité.
La division actuelle des puissances européennes a été fixée
par les traités de 1815. Ces traités avaient pour principal objet
d'affaiblir autant que possible la France, qu'on n'avait osé
démembrer entièrement; cette préoccupation presqu'ex-
clusive laissa un accès facile à des délimitations mal calculées.
De petites ambitions, s'appuyant sur quelque coopération
donnée au triomphe apocryphe de la coalition de 1815, de-
mandèrent et obtinrent de participer au partage des dépouilles
opimes, produit de ce triomphe. De là cette multiplicité de
divisions et de subdivisions, de principautés et de duchés qui
morcelèrent le sol et les populations de l'Europe., sans égard
pour les limites naturelles, ni pour les avantages matériels et
moraux qui dérivent de l'unité politique des peuples homo-
gènes.
Il est étonnant que cet état de choses illégitime et, anormal
ait pu subsister pendant vingt-cinq années; il est étonnant
surtout que la France n'ait pas, depuis dix ans, déchiré ce
pacte qui avait consacré sa honte et sa spoliation. Ce maintien
a été dû, sans doute,à l'organisation anti-populaire delà sainte
alliance, à ses manœuvres odieuses, et aux entraves sous les-
quelles elle a étouffé toutes les idées généreuses d'émancipa-
tion intellectuelle et politique, et de régénération nationale.
Quoi qu'il en soit, il est évident que les traités de 1815 exi-
gent une révision complète; et que la division politique du
vieux monde, mal fixée par ces traités funestes, doit être
l'objet d''un remaniement général.
Il paraît difficile que la question d'Orient puisse recevoir
une solution décisive sans donner lieu à celte révision déjÃ
trop relardée. Un traité qui aurait pour objet de résoudre
cette question si importante, devrait donc avoir la participa-
lion et l'accession de toutes les puissances dont les intérêts
seraient engagés dans ce remaniement si utile.
Ces points établis, il faut définir les délimitations nouvelles