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185 anciens cloaques, pour l'établissement desquels Rome appor- tait autant de soin que pour les plus beaux monuments exté- rieurs, comme le prouve le grand cloaque de Tarquin qui est encore très bien conservé et sert aujourd'hui, comme il y a plus de deux mille ans, d'égoût aux aqueducs et aux immondices de Rome. Le cloaque de la rue du Commerce devait être extrê- mement utile alors, de même qu'un semblable le serait encore aujourd'hui; non seulement il entraînait dans le Rhône les eaux ménagères et celles des fontaines publiques qui se trou- vaient au-dessus de son niveau, mais il avait dû être particu- lièrement élevé et disposé pour recevoir les eaux et les terres que les pluies charrient toujours avec elles à chaque averse ; ainsi, ces eaux, surchargées de débris et de terres formant par leur volume et leur rapidité un véritable torrent, se pré- cipitaient dans l'égoût, au tiers de la hauteur de la monta- gne. Ce cloaque empêchait aux localités inférieures de la cité d'être envahies par le sable et le limon provenant de ces avalaisons, et aux rues d'être transformées en rivières, com- me de nos jours, après chaque grande pluie. Le piédroit tourné vers la rue du Commerce avait une plus grande épaisseur que celui adossé à la montagne, afin que si le canal venait à être rempli d'eau, l'effort horizontal produit par cette masse d'eau ne put rien contre cette mu- raille qui n'était pas, comme l'autre, contrebuttée par la montagne. Quoique l'on ne voit plus ce souterrain que sur vingt mè- tres de longueur, et que bientôt il aura presqu'entièrement disparu (1) ; il est certain qu'au-dessus de ce point il doit encore exister, et, qu'au-dessous, toutes les maisons de la rue du Commerce ont été fondées sur son emplacement ; mais il est bien difficile de savoir où il avait commencé. (1) Le propriélaire de la maison n° l'a conservé sur une longueur de 10 mèlres environ pour en faire une cave; ainsi on pourra toujours l'examiner.