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été perdus, de sorte, qu'avant d'attribuer cette légère imper-
 fection à l'inexactitude des nivellements, il faudrait être plus
versés que nous ne le sommes, sur la perfection des instruments
à niveler chez ce peuple ; et puis, comme je l'ai déjà dit, je
n'ai pas expérimenté, avec d'assez bons instruments et sur
d'assez grandes distances pour me poser en juge.
   Ne connaissant pas exactement la vitesse et la hauteur de
l'eau dans l'aqueduc, nous ne pouvons apprécier que par ap-
proximation la quantité qui arrivait journellement à Lugdu-
num.
   Delorme trouve, d'après ses calculs, en vingt-quatre heu-
res, 1,323,000 pieds cubes ou environ 2397 pouces d'eau de
fontainier, mesure de Paris.
   Mais M. Rondelet (1) observe, que M. Delorme dans son
calcul, n'a pas fait une application exacte des principes d'hy-
drodynamique, qui servent à déterminer la vitesse de l'eau
dans les canaux d'aqueduc ; car, la vitesse qu'il suppose, se-
rait cinq fois plus grande que celle de l'eau qui coule dans les
aqueducs de Rome, quoique le volume de ces dernières soit
plus considérable et qu'elles aient 18 à 20 pouces de pente
pour 100 toises.
   D'après des expériences faites à Rome avec beaucoup de
soin et d'exactitude, la masse d'eau qui coule dans le canal
de l'aqueduc Lelice, qui a 2 pieds 9 pouces de large, sur
3 pieds 3 lignes de hauteur, la vitesse de l'eau n'a été trou-
vée que de 12 pouces V10 par seconde pour une longueur de
100 toises, quoique la pente pour cette longueur soit de
 18 pouces au lieu de 12.
    Cette expérience et l'application des principes de l'hydro-
dynamique démontre que la masse d'eau qui coule dans le canal
de l'aqueduc du mont Pila étant de 21 pouces de hauteur, avec

  (1) M, Rondelet, addition au commentaire de Frontin, p. 31.