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le paganisme avait aussi commis ce département, et qui sont plus con-
nues en cette qualité (i). D'après ce document, rien n'est plus sim-
ple et plus naturel que la coutume de placer un bélier auprès des
figures qui représentaient Mercure ; il est tout aussi rationnel d'y
mettre une chèvre ou un bouc: car le choix entre ces animaux,
comme symboles du dieu qui présidait aux bergeries, devenait com-
plètement indifférent par rapport à l'objet essentiel de ces représen-
tations, et devait être uniquement un de ces détails accessoires que
l'antiquité abandonnait au goût ou au caprice de ses artistes.
    Si l'on désirait cependant une explication qui convînt plus spécia-
lement à l'animal figuré sur notre bas-relief, et à l'exclusion du bé-
lier, on la trouverait peut-être dans des données mythologiques rela-
tives à Mercure. L'antiquité païenne, peu scrupuleuse sur ce point, lui
a donné, comme aux autres habitants de l'Olympe, sa part de ces aven-
tures galantes, si souvent stigmatisées par les anciens apologistes, dans
lesquelles les dieux se montraient aux humains cachés sous la figure
de certains animaux. Les métamorphoses du fils de Maïane sont pas
aussi nombreuses, ni aussi variées que celles de Jupiter, son père.
Mais nous savons qu'il passait pour avoir emprunté la forme d'un
bouc, afin de réussir dans ses amours avec Pénélope, qu'il rendit
mère du dieu Pan. Cette tradition nous a été conservée par Lucien,
dans un de ses dialogues des dieux qui roule entièrement sur ce su-
jet (2); elle est, d'ailleurs, d'accord avec le témoignage d'Hérodote, qui
fait de Pan le fils de Pénélope et de Mercure (3), au lieu que d'au-
 tres lui donnent pour père le maître des dieux. Ceci pourrait expli-
 quer comment le bouc devint un des attributs de Mercure. Peut-être
aussi cette tradition mythique ne ferait-elle que reculer l'explication
désirée ; car il se pourrait que le choix du bouc dans cette circons-
tance supposât, comme un fait antérieur, la consécration de cet ani-
mal à Mercure : ainsi, Jupiter emprunta la forme de son aigle pour
enlever Ganymède. Je ne m'arrête pas plus longtemps à ces conjec-
 tures.

  (1) II (Corin/ft.), 3.
  (2) C'est le XXI™; Op., edit. var„ lom, h p. 228,
  (3) mm., n, UT,.