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Gange et plusieurs autres fleuves dont les eaux sont si lé-
gères et si excellentes, qu'autrefois les rois de Perse et des
 Parthes n'en buvaient jamais d'autres, ayant toujours soin
d'en avoir une quantité suffisante, en quelque lieu qu'ils
fussent. De nos jours, en Egypte, le Nil est la fontaine gé-
nérale dans laquelle tout le monde puise, et les voyageurs
eux-mêmes en font le plus grand éloge. Mais, autrefois
comme aujourd'hui, dans tous ces pays chauds, on se ser-
vait de vases poreux pour refroidir ces eaux qui, malgré
leur pureté, seraient peu rafraîchissantes, eu égard à leur
température élevée.
   L'emploi de l'eau étant si commun et si nécessaire aux
usages de la vie, on ne doit pas s'étonner que les peuples
les plus éclairés aient appliqué tous leurs moyens à en doter
abondamment leur pays.
   À Athènes, quatre officiers, choisis parmi les citoyens les
 plus distingués et les plus recommandables étaient chargés
 de la direction des eaux. Les autres villes de la Grèce, sui-
virent cet exemple; Platon prescrivant dans ses lois, le
devoir de ces officiers, dit quetouts leurs soins consistaient en
deux points : faire en sorte qu'il y eût abondance d'eau
dans les fontaines, et qu'elle y fût conservée dans toute sa
pureté, pour qu'elle fût à la fois un objet d'ornement et
d'utilité aux villes. Comparant ensuite lés soins que l'on
devait en prendre à ceux que l'on apportait à l'entretien et
à la conservation des temples, il voulait que quiconque y cau-
serait le moindre empêchement ou quelque préjudice, fût
puni avec une grande sévérité. Rome, dans les premiers
 temps de sa fondation, se contenta des eaux du Tibre et de
quelques sources rapprochées; mais dans la suite, après que
le territoire et le nombre des habitants de celte ville se fut
 considérablement augmenté, ses empereurs et ses consuls
 mirent toute leur gloire et tous leurs soins à la recherche