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380 contraire, homogène d'individualité, d'esprit national, de disci- pline et de direction aurait une évidente supériorité morale sur ses adversaires. Ces premiers éléments de succès seraient augmentés et for- tifiés par l'arrangement des faits qui concorderaient pour présenter des chances favorables à la France. L'agression injuste à laquelle notre pays serait en butte ex- citerait l'indignation et l'enthousiasme des Français ; mais elle serait sans doute blâmée par les nations mêmes qui seraient entraînées à y prendre part. 11 faut bien distinguer entre les nations et leurs gouvernements. H y a trop souvent juste mo- tif de dissentiment entre l'opinion publique d'un peuple et ses actes officiels; et l'on ne saurait mettre en doute qu'une guer- re suscitée contre la France dans l'intention de lui imposer honte et ruine et de la faire descendre du rang qu'elle occupe parmi les nations civilisées , obtiendrait peu de sympathie de la part des peuples, dont l'intelligence est assez avancée pour comprendre que la France est le guide et le soutien de la ci- vilisation et de la liberté. Celte disposition jetterait sans doute une certaine hésitation et une certaine mollesse dans l'attaque , tandisque la défense n'en serait que plus énergique. C'est ici le cas d'examiner comment ces dispositions favorables pourraient être loyale- ment exploitées dans l'intérêt simultané de la France et de la socialité. On a souvent et beaucoup parlé du secours que la France pourrait trouver dans la propagande , et l'on ne s'est peut- être pas encore assez entendu sur la définition de ce système sur lequel beaucoup de jugements sont prononcés sans qu'on l'ait bien examiné et approfondi. La propagande n'est pas et ne doit pas être l'imposition bru- tale d'un mode de gouvernement, ou l'obligation impérieuse de subir telle ou telle organisation politique. La propagande est un système de socîalité et de moralisalion, de conciliation et de perfectionnement qui doit agir par les voies amiables de