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444                  LA REVUE LYONNAISE
classique en Angleterre, et que des éditions successives ont permis
àl'auteur de revoir et de perfectionner.
   On sait que la médecine légale considère l'homme dans les alté -
rations que sa condition normale a pu éprouver, non pas afin de le
guérir, mais afin de signaler les moyens de prévenir le mal ou afin
 de constater ce mal quand il est arrivé. Le pouvoir législatif pour
la confection des lois, le pouvoir exécutif pour l'administration des
intèrêtsgénéraux,lepouvoir judiciaire pour la solution des affaires,
ont souvent besoin des enseignements de cette science ; ce qui de-
 vrait conduire à la diviser en ces trois spécialités distinctes : la
médecine législative,la médecine administrative, la médecinejudi•-
ciaire. En réalité, le traité de Taylor, comme l'indique son litre
original, ne s'occupe que de cette dernière branche de la science
médico-légale. Ce qui nous a tout d'abord frappé dans cette œuvre,
si remarquable par les recherches et les détails, c'est tout à la fois
l'absence de notions historiques et le défaut de méthode. L'in-
fluence, lente d'abord, aujourd'hui souveraine, de la science médi-
 cale sur l'administration de la justice, l'évolution de la civilisation
vers une période scientifique que nous entrevoyons à peine, ces
 questions, et bien d'autres, auraient dû tenter un écrivain de la
valeur de Taylor. Ce que nous aurions voulu également, c'est une
distribution plus rationnelle, une classification plus méthodique
des matériaux. Mais l'esprit anglais, très observateur, très analy-
tique, semble ignorer ce qu'est la méthode, et quels secours elle
 peut fournir à la science.
   L'ouvrage de Taylor brille surtout par l'analyse fine et péné-
trante, l'observation exacte des faits. Ainsi les chapitres sur l'em-
poisonnement et l'asphyxie sont parfaitement remarquables à ce
point de vue. De même, nous conseillons à nos lecteurs, peu fami-
liarisés sans doute, comme nous, avec les problèmes exclusive-
ment médicaux, de lire le chapitre relatif à la preuve médicale.
L'auteur nous fait pénétrer à l'audience des cours anglaises ; leur
physionomie est décrite avec beaucoup de vivacité et d'humour, et,
avec un tel guide, nous recueillons sur l'administration de la jus-
tice en Angleterre, les renseignements les plus intéressants et
souvent les plus inattendus.
   Le traducteur a fait précéder le traité de Taylor d'une excellente