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334                      LA "REVUE LYONNAISE
prince des orateurs, vir probus diçendi peritus. Remarquable
par sa science du droit et des coutumes, par son intégrité, son
esprit de conciliation et de justice, il eut en surplus le don de pou-
voir, par la parole, plaire, instruire et convaincre. L'éloquence,
du reste, était en quelque sorte innée dans la famille. Pierre IV
son oncle, Pierre V et Jérôme ses frères, tous trois archevêques
de Vienne, se distinguèrent autant dans les assemblées des états et
du clergé que du haut de la chaire où, à l'exemple des anciens pas-
teurs, ils évangélisaient et convertissaient. Tâche difficile et non
sans dangers, au cours des guerres de religion et des désordres
de la Ligue.
   On a conservé : Livre de parties de harangues prononcées
par B.de Villars.Ce manuscrit in 4° est orné de son portrait gravé
sur bois, autour duquel se lit cette légende.- B. de Villars prseses
et pruetor Ludg. xlat. XXXXV. 1602, et au bas ces deux vers :
             Prxsidis integritas ista sub imagine necnon
               Prxtoris vera cum pietate latent.

   Aux coins se voient ses armes et son chiffre, et plus bas, écrit
à la main, l'anagramme de son nom : ars arte Musa làbat. « Ce
manuscrit important et précieux, dit Gochard, a appartenu à la
maison de Sève, dont on voit les armes sur la couverture ; il a depuis
passé entre les mains d'un particulier. » La bibliothèque de Lyon
l'a acquis en 1813; mais un citoyen a lacéré le blason et sali les
mots roi et reine, toutes les fois qu'il les a rencontrés. Les
harangues,discours divers, mercuriales etc., s'étendent de l'année
1587 à 1626. Soixante pièces environ intéressent l'histoire de Lyon;
0n remarque parmi les autres : Les derniers propos de M. de
Nemours, dissertation philosophique; Lettre de Henri de Bour-
bon à la Reine sa femme, sur la dissolution de leur mariage,
avec la réponse, 1600, etc. L'écriture varie à différentes reprises.
Certes, on trouvera aujourd'hui cette éloquence surannée, ces
images de mauvais goût, cette phraséologie redondante et bour-
souflée ; mais il n'en était point ainsi de son temps, car ses con-
temporains l'exaltent et le prônent à l'envi. « Messire B. de Vil-
lars, dit Rubys1, fait aussi reluire la justice de notre ville par les
 1
     Rubys, Histoite de Lyon. Lyon, 1604i