Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
308                  LA REVUE LYONNAISE
   Les combinaisons chimiques dégagent, en épuisant l'énergie
potentielle des composants, de la chaleur qui ne saurait être trans-
formée en énergie potentielle qu'avec production accessoire d'une
nouvelle quantité de chaleur. Pourles phénomènes que nous pour-
rions analyser, toutes les transformations que nous suivrions pas à
pas, nous conduiraient à la même conclusion.
   L'énergie utilisable, indispensable aux êtres vivants, au double
point de vue de leurs besoins et des conditions de leur existence,
s'épuise continuellement et se dissipe sous forme de chaleur. Cette
chaleur s'accumule indéfiniment comme un résidu désormais inu-
tile des transformations antérieures ; les conditions essentielles
d'existence des êtres animés disparaissent ainsi graduellement au
furet à mesure que l'univers tend à devenir une masse échauffée,
incapable même de travail purement mécanique ; caria tempéra-
ture finira elle-même par s'équilibrer, et la transformation de la
chaleur en travail suppose une différence de température.
   Telle est donc la destinée probable de l'univers. A travers les
siècles et les siècles de transformations successives qui auront
d'abord créé, puis détruit les conditions d'existence des êtres
vivants, deux choses seront restées immuables et indestructibles :
la matière et l'énergie dont l'a douée la puissance infinie au jour
de la création.
   Avant ce commencement comme au delà de cette fin, l'esprit
humain n'entrevoit rien, la science humaine ne peut même plus
risquer une hypothèse, les derniers efforts de la pensée viennent
se briser aux deux seuils de l'éternité.
                                              E. AMAGAT.