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296                   LA REVUE LYONNAISE
    Arrivée au sol, la balle a épuisé toute l'énergie potentielle qu'on
avait emmagasinée en elle en l'élevant au sommet de la tour, et
pour lalui restituer il faudrait l'élever de nouveau à la même hau-
teur : ce qui pourrait se faire en la lançant de bas en haut avec une
vitesse précisément égale à celle avec laquelle elle est venue
frapper le sol.
    Si la surface de la terre n'opposait un obstacle à sa chute, la balle
continuerait son chemin jusqu'au centre; son énergie de mouvement
irait encore en croissant aux dépens de l'énergie potentielle qu'elle
possédait déjà à la surface de la terre relativement au centre de
celle -ci considéré comme centre d'attraction ; arrivée à ce centre,
la balle aurait perdu toute son énergie potentielle qui serait complè-
tement transformée en énergie de mouvement. Mais laissons ce cas
 purement fictif; ce que je viens de dire suffira, je l'espère, pour
faire comprendre en quoi consiste la transformation intégrale des
 deux espèces d'énergies l'une en l'autre.
    La mécanique rationnelle démontre rigoureusement que si, au
 lieu de considérer le système de deux points matériels, figurés
 dans l'exemple ci-dessus par la balle de plomb et le centre de la
 terre, on considère l'ensemble d'un nombre quelconque de points
 matériels soumi-î seulement à l'influence des forces attractives ou
 répulsives, qui peuvent exister entre eux, la somme des deux espè-
 ces.d'énergie, possédée à un moment quelconque par le système de
 tous ces points, est constante. C'est en cela que consiste le principe
 de la conservation de l'énergie ou de la force vive, dont les consé-
 quences ont été admirablement développées par M. Helmholtz dans
 un travail mémorable publié en 1847.


                                   Il

   Revenons encore à notre balle de plomb. Lorsque celle-ci arrive
à toucher le sol ou tout obstacle suftisant interposé sur son trajet,
elle s'arrête brusquement; l'énergie de son mouvement se trouve
ainsi brusquement anéantie, tout au moins en apparence : qu'est -
elle devenue ? Supposons, pour prendre un exemple simple, que
la balle vienne frapper un corps dur, la face plane et horizontale
d'une pierre de taille si on veut. Ramassons-la immédiatement