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ÉPIGRAPHIB LYONNAISE 287 tisme, toujours prête à placer la couronne sur la tête du plus offrant, et hors d'état d'arrêter les hordes barbares frappant toujours plus violemment aux portes de l'empire, tel est le sombre tableau que nous offre le vaste empire romain au 111e siècle. Les mauvaises sculptures de l'arc de Septime Sévère au forum, les pitoyables pro- ductions de la littérature à cette époque, la ruine militaire, politi- que, matérielle, tout s'accorde à témoigner d'une catastrophe iné- vitable dans toute la sphère de l'activité humaine. L'antiquité a vécu : pays et gens, les dieux mêmes sont devenus vieux. La force vitale et le plaisir de vivre sont épuisés... Mais d'un autre côté, la connaissance plus approfondie de cette importante période et des causes véritables de cette longue décomposition montre clairement combien il est faux de considérer toute la durée de l'empire ro- main comme un temps de corruption et de dépérissement, digne tout au plus de solliciter un intérêt pathologique. Dans sa chute, le peuple romain a accompli sa haute mission. Il a répandu sur la terre entière les semences de la civilisation antique, et là aussi s'est affirmée la loi physique de la conservation delà force. Diversement selon les conditions du sol, la semence a fructifié ; et cette diversité même a exercé une influence décisive sur le progrès de l'huma- nité. Trad. du Docteur OTTO HIÎIBCHFËLD-. ALLMER