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                    É P I G R A P H I E LYONNAISE                 279
  dances ont disparu. Ce n'est plus que d'après son imparfaite
  représentation sur les médailles qu'il nous est possible de nous en
  faire une idée. Ces médailles nous le montrent sur un haut piédestal
  richement orné entre deux colonnes surmontées de Victoires, la
 légende ROMae ET AVGasto inscrite au-dessous. L'endroit où il
  était situé paraissait même, il y a peu de temps encore, difficile à
 préciser. Le cours des fleuves ayant changé, on ne peut détermi-
 ner avec certitude le confluent primitif du Rhône et d e l à Saône.
 Deux énormes colonnes de granit, qui à présent en font quatre et
'soutiennent la coupole de la petite église d'Ainay sur la rive gau-
 che de la Saône, semblent indiquer ce point comme l'antique em-
 placement de l'ara des empereurs. Le confluent était effectivemant
 là au moyen âge; plusieurs mosaïques y avaient été découvertes,
 et enfin une tradition religieuse paraissait donner à cette opinion
 presque la valeur d'une certitude. Cependant" de nombreuses ins-
 criptions en l'honneur de prêtres desservants de l'autel, retrouvées
 non en cet endroit, mais au contraire assez loin, dans le moderne
quartier des Terreaux, avaient fait naître un doute : ne serait-ce
pas de ce dernier côté plutôt que devrait être cherché l'emplace-
ment de l'enceinte sacrée ?
    Une heureuse découverte faite récemment est venue décider la
question. En 1858, des fouilles pratiquées près de la place des
Terreaux, dans l'ancien jardin des Plantes, ont ramené au jour les
restes d'un amphithéâtre, plusieurs fois mentionné comme étant
dans le voisinage le l'autel. Précédemment déjà on avait retrouvé
en cet endroit des débris de bronze, de grands fragments d'archi-
tecture, des marbres, des mosaïques, et tout près, il y a bientôt
trois cent cinquante ans, la table de bronze contenant le discours de
Claude. La reprise des fouilles fit découvrir des inscriptions dont le
texte établit l'étroit rapport avec l'autel ; puis de grands fragments
de marbre sans inscription, mais décorés de guirlandes de feuilles
de chêne, qui certainement, comme le prouve la comparaison avec
les médailles, ornaient autrefois le soubassement de l'autel. Enfin on
ramena à la lumière un fragment d'une plaque de marbre, sans
ornements, mais présentant des lettres d'une extraordinaire gran-
deur, hautes de 38 centimètres, profondément entaillées et pour-
vues de trous où étaient fixés des caractères de bronze probable-