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NOUVELLE MÉTHODE G É O G R A P H I Q U E 195 vière : vaste plaine creusée en cuvette au nord du plateau où s'éta- lent les étangs des Dombes. L'escarpement méridional de ce pla- teau des Dombes frappe l'attention de l'auteur. Celui-ci, re- montant à la cause de ce phénomène, s'élève jusqu'à l'hypothèse générale par laquelle la géologie explique la formation du bassin de la Saône. A la fin de la période glaciaire, un immense cône d'al- luvions torrentielles se serait trouvé en avant des Alpes comme le plateau de Lannemezan en avant des Pyrénées ; puis le Rhône retenu jusqu'alors par le Jura, aurait percé en écharpe ce glacis de matières meubles ; aujourd'hui, sa vallée sépare les plateaux des Dombes et du Viennois. Arrivé au Jura lui-même, l'auteur déduit du simple examen de la carte la formule générale de cette montagne : c'est un ensemble de plateaux. Au pied du talus septentrional, il évoque l'image du Jura assis au carrefour des trois grandes voies du Danube, du Rhin et delà Saône, en 'face de deux autres montagnes, la Forêt-Noire et les Vosges, au point où trois peuples voisins opposent leurs fron- tières. Le rebord oriental du Jura domine le bassin helvétique de l'Aar. De cette haute plaine, l'auteur nous montre la crête du Jura qui s'élève à mesure qu'elle se rapproche du Midi. Vers le milieu, et dominant le lac de Neuchâtel, le Chasseron, autour duquel deux chemins de fer gravissent le plateau. Ces deux voies, qui se rejoignent à Pontarlier, trouvent des rampes commo- des dans les vallées de la Reuse et de l'Orbe. C'est dans cette ré- gion centrale du Jura que les relations entre la France et la Suisse sont le plus actives. La raison de ce fait est dans les obsta- cles qu'elles rencontrent au nord et au sud de Pontarlier : là , c'est la profonde fissure du Doubs au bord de laquelle les routes venues de l'est s'arrêtent; ici l'escarpe même du Jura se dresse, écrêtée seulement tout près du faîte par des cols d'un accès pénible. Rebord méridional : l'auteur appelle ainsi l'éperon que le Jura projette jusqu'au confluent du Rhône et duGuiers et dont le fleuve enveloppe la plus grande partie. Dans cette portion de son étude, M. Berlioux signale l'importance trop oubliée de la haute plaine qui domine Genève au sud, soutenue par les talus du Salèveet du