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130 LA REVUE LYONNAISE C'est là qu'il nous rappelle les antiques abbayes portant dans le Lyonnais le vocable du saint : Saint-Martin d'Ainay, Saint-Martin de l'Ile-Barbe,. Saint-Martin de Savigny. Ainay, l'ancienne basilique, dans la cryte de laquelle sainte Blan- dine fut enfermée aux premiers temps du christianisme. Détruite par les invasions barbares, elle fut rebâtie vers la fin du v e siècle et consacrée à l'illustre évêque de Tours. D'anciens bas-reliefs et des peintures de Flandrin y perpétuent la mémoire du saint. On célébrait, jusqu'au siècle dernier, sa fête en grande pompe à Ainay. L'Ile-Barbe, consacrée d'abord à saint André et, très peu après, à saint Martin, avec Ligugé, l'un des plus vieux monastères de France. A la mort du cinquième abbé de nie-Barbe, Antoine, les religieux envoyèrent à Marmoutiers une députation demandant à saint Martin, suivant La Mure, « un abbé qui eût été nourry auprès deluy et leur vînt faire communication de ses saintes maximes '. » Un moine, appelé comme lui Martin, fut choisi par le saint et gou- verna l'Église de Lyon après saint Aubin. Le clergé et le peuple de Lyon choisirent pour évêque l'abbé de l'Ile-Barbe, au dire de La Mure, « comme une vivante copie du grand saint Martin et - l'héritier de sa sainteté aussi bien que de son nom. » Un autre compagnon de l'illustre pontife, saint Maxime ou saint Mesme, gouverna ensuite les moines de l'Ile-Barbe. Savigny, dont l'origine se rattache à saintMaur, disciple de saint Benoît, qui emprunta aussi un directeur à Marmoutiers, sous le règne de Lothaire, et qui n'est plus, comme l'Ile -Barbe, qu'un débris. Divers souvenirs rappellent encore à nos compatriotes le culte rendu a saint Martin dans le Lyonnais : ce sont, par exemple, les fontaines de saint Martin sises à la Celle et à Bussières (Loire), ou les pierres antiques conservées à Bully, à Bussy-la-Poille et à Saint-Genest-Malifaux (Loire). La redevance, dite du bâton de saint Martin que l'abbaye d'Aina}' percevait jadis, remet en mé- moire le bâton dont le saint missionnaire se servait dans ses lon- gues marche à pied et qui a conquis dans la légende presque autant de célébrité que sa monture. L'œuvre du manteau de saint Martin, par les soins de laquelle 1 La Mure, Hist. ecclésiastique du diocèse de Lyon, p. 31.