Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
130                      LA R E V U E L Y O N N A I S E

a été humainement possible pour le sauver, et que, si aujourd'hui
encore on admire quelques beaux restes de ce vaste monastère,
c'est à son dévouement éclairé seul qu'on le doit, puisqu'elle a
donné tout son patrimoine, tous ses revenus pour en assurer la
conservation. Les administrations municipales actuelles seraient-
elles capables d'un acte si noble ?
   Voyons maintenant par suite de quelles circonstances les stalles
et les boiseries de l'abbaye de Cluny sont arrivées à Lyon dans le
chœur de Saint-Jean et racontons leurs nouvelles vicissitudes.
   Le 12 floréal an X (mai 1801), un sieur Etienne Ollion adressait
au maire de la division de l'Ouest de Lyon, la lettre suivante :
   « Le citoyen Etienne Ollion, teneur de livres, place Confort,
n° 57, a l'honneur de vous exposer qu'ayant été obligé de se ren-
dre pour affaires à Cluny, chez le citoyen Pétré Gelin, cirier au
dit lieu, il a vu la superbe boiserie provenant de l'abbaye de Cluny
acquise parce dernier de la Nation. Trois cent soixante-six stalles
forment le bas de la boiserie ; les panneaux de dessus sont munis
chacun d'un ovale en bas-relief au milieu duquel se trouve aussi en
relief un sujet de l'Ecriture sainte, tant du vieux que du nouveau
Testament. Les quatre places des dignitaires se trouvent déco-
rées chacune, de d^ux superbes colonnes cannelées munies de tous
leurs chapiteaux et corniches. Il m'est impossible de vous décrire
plus au long un objet qu'il n'a vu qu'en passant ; mais le citoyen
acquéreur lui a assuré avoir vu faire et poser la dite boiserie, il y
a tout au plus seize ans, qu'elle a coûté 64.000 livres de façon, non
compris le bois ; qu'il ne l'a achetée que dans l'intention de la ven-
dre à la charge d'être remboursé de ses frais ; il produira sa vente.
Le citoyen Ollion pense que la Commune ferait, à peu de frais, une
acquisition d'où résulterait la décoration de toute une église, car
le prix roule sur 100 louis en numéraire.
   « Lyon, le 12 floréal an X.          Signé, ETIENNE OLLION. »
  Le maire 1, M. Bernard Charpieux, ne repoussa pas cette offre,
car le 8 mai 1802, le sieur Pétré Gelin écrit à M. Ollion :

   i La cathédrale de Lyon fut rendue au culte catholique par un arrêté de M. Najac,
préfet du Rhône, en date du 19 floréal an X, en conformité de la loi du 18 germinal de
la même année (1802); mais le cardinal Pesch nommé archevêque de Lyon, ne prit pas
immédiatement possession de son siège. Le 28 floréal an X le préfet du Rhône annonça