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LES MAITRES DE CÉANS


 Je cheminais le long du bois, dans la prairie,
 En plein midi, pensant méditer sans témoin,
 Quand montèrent trois voix qui firent au plus loin
 S'enfuir le promeneur avec sa rêverie.

 Le bœuf meuglait : « Ce pré pourvoit à mon besoin;
 (Mais toi, qui t'a permis d'y marcher, je te prie?
 'Dans ta maison chagrine où ta femelle crie,
 Va chercher ta provende et me laisse mon foin. »

 Le pinson chuchotait ; « Pâle enfant de la Ville,
 Va-t-en ! Le bois est mien ; respecte cet asile1
 Où nul rameau n'abrite un nid pour ton pareil! »

 La vipère sifflait : « Paresseux fidiùulê,
 IDètale ! Attendras-tu que le soleil te brûle ?
 C'est pour les serpents seuls que luit ce bon soleil. »

                                       Joséphin SOULARY.