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DU DERNIER RECENSEMENT DES ÉTATS-UNIS DE SES CONSÉQUENCES GÉOGRAPHIQUES ET ÉCONOMIQUES. RÈSVMÊ D ' U N E C O N F É R E N C E F A I T E AU P A L A I S S A I N T - P I E R R E Le 20 f é v r i e r 1881 En 1865, après la capitulation du Sud, les détracteurs de la grande République américaine", tout en reconnaissant ce qu'il y avait eu d'extraordinaire dans l'énergie déployée par le Nord, annonçaient quela prospérité des États-Unis aurait peine à reprendre son cours : « Sans doute, disaient-ils en substance, les gros bataillons l'ont emporté, et l'esclavage est légalement raj^é du code américain; mais la dette fédérale est de treize milliards, les impôts créés pendant la guerre grèveront bien longtemps encore le budget; les passions du Sud ne sont pas éteintes, les nègres affranchis ne veulent guère entendre parler du travail, le paupérisme et la misère se développent dans tous les Etats, l'émigration européenne hésite à reprendre son cours, la fièvre des spéculations en tout genre a développé les germes de corruption que chaquegrande communauté recèle dans son sein; l'esprit du militarisme, l'influence des géné- raux vont altérer les mœurs républicaines : bientôt les populations irritées, fatiguées et démoralisées, demanderont un César... » On voit maintenant ce qui est arrivé de toutes ces prophéties et quel démenti éclatant ont reçu les politiciens pessimistes. Avant la capitulation de Richmond, l'armée des Etats -Unis comptait près de