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36 LA R E V U E L Y O N N A I S E après la construction de la nouvelle cathédrale ils prirent et con- servèrent le nom de canonici Sancti Johannis Lugdunensis, et on les appela aussi chanoines-comtes de Lyon. Dans le principe et jusqu'aux premières années duxiv e siècle le nombre des chanoines ne fut limité que par les ressources du chapitre. Du xn e à la fin duxm e siècle il varia de soixante-douze à quarante-huit. Par déci- sion capitulaire, le 2 novembre 1321, il fut fixé à trente-deux. De - puis cette époque il n'a plus varié. Cette décision fut confirmée plusieurs fois par la papauté et notamment par Clément VI en 1348. Les chanoines étaient répartis en trois classes : la première com- prenait neuf dignitaires, la deuxième les hôteliers, et la troisième les jeunes chanoines 1. C'est dans le chœur 2, que de tout temps se sont réunis les cha- noines-comtes de Lyon, pendant les offices ; on a donc dû dès l'origine y préparer pour eux des sièges ou bancs. Quelle était leur première forme ? il ne nous reste à cet égard, aucun document cer- tain. Mais ces sièges ne devaient pas avoir une grande élévation au-dessus du dallage du chœur. En effet, si on en juge d'après l'ancienne cathedra ou siège de l'archevêque dont M. Béguleaété assez heureux de découvrir quelques restes et d'après des fragments trouvés lors des réparations du chœur, enl856, ce trône était élevé i Les dignitaires étaient : le doyen, l'archidiacre, le précenteur, le grand custode, le prévôt de Pourvières et le maître du chœur. La deuxième classe comprenait les hôteliers, c'est-à -dire les chanoines d'un âge mûr et jouissant d'un revenu élevé. Ils étaient tenus de recevoir à leur table les jeunes chanoines qui formaient la troisième classe et dont ils devaient diriger la conduite. (Voir Obituarium Lugdunensis ecclesiie, préface, p. XXVI, par M. Guigue). 2 Outre le grand chœur, il y a aussi dans la cathédrale ce qu'on appelle le chœur d'hiver du chapitre, formé d'une partie de l'ancien cloître dont il reste encore cinq travées; on y descend par huit marches. On y voit au tympan intérieur de la porte une remarquable sculpture représentant la Vierge Marie et deux anges adorateurs. Dans les arcatures aveugles contre le mur de la chapelle des Bourbons sont les armes de Charles de Bourbon, aux clefs de voûte, le lion et le griffon du chapitre. (Monog. de Saint-Jean, par M. Bégule, p. 86). Le chœur de Saint-Jean a 20 mètres de longueur, celui de Cluuy avait 73 mètres environ. Dansle chœur de"»8aint-Jean n'ont puj trouver place que soixante-dix-sept des trois centîtalles du chœur de Cluny. Ce dernier chiffre est-il exact ? Je le trouve dans une lettre adressée le 12 floréal an X au maire de la division de l'ouest de Lyon ; taudis que M. Lorain, dans son Essai historique sur Cluny, dit qu'il n'y avait dans le chœur de Cluny que deux cent vingt-cinq stalles. Outre les soixante-dix-sept stalles qu'on a placées dans le grand chœur, on eh a utilisé trente-six dans le chœur d'hiver des chanoines.