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34 LA REVUE LYONNAISE
1749 le cardinal de Tencin fit faire Ă Paris la croix et les six
chandeliers d'argent qui parèrent le maître-autel, on enleva le
râtelier qui en gênait la vue, et pour conserver l'uniformité dans
les trois églises, on supprima celui de Saint-Etienne formé de deux
colonnes de bois, et celui de Sainte-Croix consistant en une colonne
de cuivre. Dans cette Ă©glise il fut remplacĂ© pardeux girandoles Ă
trois branches. » Glapasson n'en parle pas dans sa Description de
Lyon. Ce râtelier, dit M. Bégule, paraît rappeler les sept églises
d'Asie.
Enfin, dans le chœur de Saint-Jean se voyait avant 1562, le
tombeau en marbre du cardinal de Saluées, mort en 1419, l'un
des bienfaiteurs de la Primatiale. Il avait demandé à reposer sous
ses voûtes. Je reproduis les termes de son testament l : « Volumus,
dit-il, supra nos fieri unam elevatam sepulturam condecentem
in qua sit imago nostra cum capa, genibus fiexis, manibus elevatis
adcœlum, et sitscriptum—in solamisericordi&Deispero salvari.»
(Voir YObituaire de Saint-Jean publié par M. Guigue en 1867).
Ce splendide monument était dû au ciseau de Jacques Morel, le
dernier maître général de l'œuvre de Saint-Jean, M. Guigue a re-
trouvé dans le fonds des archives de Saint-Jean le marché passé par
cet habile tailleur d'ymaiges saincteS, le 20 septembre 1420,
avec le chapitre pour la construction de ce mausolée. Le texte de
ce prise-fait a permis à M. Bégule d'en faire la description :
« Sur un gradin de pierre dure, dit-il (page 94), s'élevait le mau-
solée de marbre ou d'albâtre poli, de 7 pieds de long sur 4 de
large; dix-huit statues d'albâtre décoraient ses faces, savoir: six
apôtres de chaque côté ; au chevet, près du maître-autel, Dieu le
Père, assis sur son trône, ajant à ses côtés la Vierge Marie pré-
sentant à son Fils le cardinal défunt, figuré à genoux, les mains
jointes ; au pied du tombeau, du côté du chœur, saint Jean-Bap-
tiste, saint Etienne et entre eux deux sainte Catherine; au-dessus
et au-dessous de ces dix-huit figures, des dais et des culs-de-lampes
d'albâtre supportés par des colonnettes. Au-dessus de ces différen-
tes statues, une table de marbre poli sur le pourtour de laquelle
était gravée l'épitaphe. En outre, vers la tête du mausolée, Jacques
1
Voir YObituaire de Saint-Jean^ publié en 18é7, par M; Guigue, page 56.