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                  LES STALLES DE LA CATHÉDRALE                                     31
 entre le soubassement et le triforium. L'ensemble des verrières
 de l'étage supérieur du chœur rappelle une des plus grandes
 pensées du christianisme, dit M. Bègule (page 141), la doctrine
 évangélique annoncée par les prophètes de l'ancienne loi et répan-
 due par les apôtres de la nouvelle. La série de ces vitraux se com -
 pose donc des quatre grands prophètes, accompagnés de huit
 petits et des douze apôtres ; à la fenêtre centrale, le Christ et la
 Vierge. »
    Je ne décrirai pas ces splendides et antiques verrières, M. Bégule
 l'ayant fait d'une manière si parfaite et si savante. Je me bornerai
 seulement à donner ici comme spécimen de ces peintures translu-
 cides celles qui représentent Notre-Seigneur apparaissant à saint
 Jean, et le donateur du vitrail de saint Jean.
    Primitivement le maître-autel de Saint-Jean était plus enfoncé
 dans le chœur qu'il ne l'est aujourd'hui; il se trouvait sous la
première travée ; c'était une simple table rase, sans autre ornement
que des parements d'étoffes plus ou moins riches et des tapis dont
on trouve la mention dans plusieurs inventaires du trésor de la
Primatiale. En 1746 seulement, on prit l'habitude d'y laisser les
chandeliers et la croix ; il n'y avait même, dans l'origine, pas de
chandeliers aux grandes solennités ; on éclairait l'abside par trente-
trois flambeaux posés sur des demi-candélabres.
    Au milieu du dernier siècle, le cardinal de Tencin remplaça les
chandeliers et la croix en cuivre doré par d'autres en argent qui
coûtèrent 50,000 livres, produit de la vente. de toute l'ancienne
argenterie du Trésor. Lors de la confiscation de la Primatiale, en
1792, le chapitre tenta de sauver ces chandeliers et la croix, et en
référa même à l'Assemblée nationale; mais celle-ci fut inexorable,
et ces beaux objets d'art furent engloutis dans les creusets de la
Monnaie, avec tout l'ancien Trésor de la cathédrale 1 . L'autel actuel,
emprunté à une ancienne chapelle démolie par la Révolution, est
indigne de la cathédrale. On l'a construit à la hâte lors de l'arrivée
du pape Pie VII à Lyon.

  1
     Voir aux Archives du déparfcemeut les procès-verbaux de confiscation des Trésors
des églises de Lyon. En 1792, on constate dans ces actes que toute l'argenterie dorée
fut envoyée à l'hôtel de la monnaie de Paris et l'argenterie Hanche fut fondue à la
Monnaie de Lyon.