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         BIBLIOGRAPHIE LYONNAISE A U . X V SIÈCLR                    21
  de l'Italie, de Dante Alighieri. C'est la dernière publication de no-
  tre héros à Foligno. A quels événements faut-il attribuer cette brus-
 que cessation de travail? D'assez plausibles conjectures répon-
 dent à cette question.
     La fortune récompensa souvent fort mal les efforts des premiers
 imprimeurs. A cette même époque, l'évèque d'Aleria, au nom de
 Sweynheim etPannartz, adressait au souverain Pontife une suppli-
 que pressante, dont letexte a été conservé.Il nousdonne de précieux
 détails sur les travaux des prototypographes italiens et sur les'diffi-
 cultés contre lesquelles ils ont dû se heurter. Ils imploraient d'un
 ton lamentable un secours quelconque. Cette même année 1472,'
 un autre imprimeur, Philippe de Lignamine, sollicitait également
 l'aide de Matthei Marco, abbé du monastère de Saint-Placide.
    Orsini et Neumeister n'étaient, sans doute, pas mieux partagés,
 et le protecteur se lassa probablement d'un patronage onéreux, Par
 ce motifou tout autre resté ignoré, l'atelier deFoligno tomba en disso-
lution. Quelques-uns de ses membres allèrent fonder l'imprimerie à
Pérouse où ils furent appelés par un riche patricien de cette ville,
 Braccio Baglione, dit le Magnifique. Orsini quitta son pays et re-
vint à Rome^où, bientôt après, il fut investi de fonctions publiques.
Quant à Neumeister, il disparaît un instant.
    Nous le retrouvons à Mayence en 1479. Les bibliographes de
Bure le jeune et Brunet, avaient depuis longtemps signalé un vo-
lume précieux les Mèdilationes domini Joannis de Turrecre-
mata, sacro sancteRomane ecclesiecardinalis,imprimé en 1479,
par Jean Neumeister, clericus Moguntinus, sans indication de lieu
d'impression. La présence de l'artisan à Foligno peu auparavant avait
induità supposerque ce volume avait vu le jour dansla même ville.
D'irrésistibles déductions, fort bien relevées par notre auteur, dé-
montrent l'erreur d'une semblable attribution. Il faut désormais
admettre Mayence comme lieu de son origine, et la présence de
Neumeister se trouve ainsi attestée au pays de sa naissance, sur les
bords du Rhin, entre son séjour en Italie et son retour en France.
    En 1481, Neumeister esta Albi. Cette ville avait alors pour évo-
que un prélat de grande distinction, Louis d'Amboise, frère aîné du
cardinal de ce nom et lieutenant du roi dans les provinces du Rous-
sillon, Guienne et Languedoc. Ce fut Louis d'Amboise qui, en 1496,