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DU SUICIDE 1 i O P I N I O N S DES P H I L O S O P H E S SUR LE S U I C I D E Le meurtre de soi-même paraît, au premier abord, un fait si sin- gulier que, si les annales de notre espèce n'en attestaient pas trop éloquemment la réalité, on aurait de la peine à y croire. Gomment l'être peut-il se précipiter, d'un mouvement violent et désespéré, vers le non- être? C'est là , à ce qu'il semble, un phénomène mons- trueux et qui rentre dans la tératologie morale. Cependant, quand on y réfléchit sérieusement, on n'a pas de peine à s'en rendre compte. L'instinct de la conservation étant un instinct comme un autre, il n'y a rien de bien extraordinaire à ce que, chez certains sujets et dans certaines circonstances, il soit momentanément étouffé par d'autres instincts. N'est il pas surmonté, à la guerre, par l'amour de la patrie et, dans les combats singuliers, par le sen- timent de l'honneur ? 11 n'est donc pas étonnant qu'il soit dominé i La Librairie académique de Didier et Gle, à Paris, est sur le point de donner au public un nouvel ouvrage de philosophie de M. Ferraz, professeur à la Faculté des lettres de Lyon. C'est de cet ouvrage, qui sera intitulé Nos devoirs et nos droits, que nous avons extrait les pages qu'on va lire. L'obligeance de M. Ferraz et de son édi- teur nous a permis d'inaugurer la Revue Lyonnaise comme nous avons inauguré le Monde Lyonnais par une primeur dont nos lecteurs sauront apprécier tout le prix.