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376                         BIBLIOGRAPHIE

   Après les guerres de religion, vinrent les troubles de la Ligue. Les
relations entre Lyon et Crémieu ont toujours été fréquentes et ami-
cales. Lyon soutenait Crémieu, qui lui servait de poste avancé, soit
pour le couvrir du côté de l'est contre les invasions de la Savoie, soit
pour maintenir la libre navigation du haut Rhône. Ces relations de
commerce et de bon voisinage entraînèrent certains accords politiques;
ainsi ce fut à la demande des Lyonnais que Crémieu embrassa le parti
de la Ligue, mais il ne tarda pas à se soumettre à Henri IV. L'impor-
tance de Crémieu, au point de vue militaire, diminua d'ailleurs, lors-
qu'il cessa d'être ville frontière, par suite du traité de Lyon de 1601,
par lequel Henri IV acquit du duc de Savoie, en échange du marquisat
de Saluces, la Bresse, la Dombes, le Bugey, le Valromey et le pays
de Gex.
   Du xive siècle au xvm e , malgré des guerres fréquentes, des pestes et
des famines, la vie communale continua à se développer dans Crémieu.
Les diverses fonctions furent remplies par des personnages élus. A la
tête de l'Administration se trouvaient deux ou trois consuls, appelés
aussi syndics et procureurs. Ils ne demeuraient en charge qu'un an ou
deux, et choisissaient leurs successeurs avec l'assentiment des bour-
geois. Sauf de rares exceptions, les consuls se montrèrent toujours
probes, intelligents, à la hauteur d'une tâche que les troubles rendaient
parfois singulièrement difficile. Mais leurs fonctions étaient peu recher-
chées ; c'était de véritables charges auxquelles on essayait volontiers de
se soustraire. Les bourgeois ne montraient pas plus d'empressement
à assister aux Assemblées générales, et l'on était parfois obligé de fer-
mer les portes de la ville pour les empêcher de s'absenter. Cette répu-
gnance à s'occuper des affaires publiques rendit sans doute plus facile
le remplacement du gouvernement des bourgeois par le gouvernement
du roi.
   Le pouvoir des consuls s'étendait aux objets les plus divers; men-
tionnons seulement la surveillance des petites écoles où se donnait
l'instruction primaire et qui étaient alors presque aussi nombreuses que
de nos jours. Le maître y donnait, cela va de soi, l'enseignement reli-
gieux; tout le monde était d'accord pour l'exiger; mais les avis se par-
tagèrent sur une question qui s'est représentée de notre temps, la
question de la gratuité de l'enseignement. Chaque élève payait une rétri-
bution personnelle : on la supprima en 1626; ce ne fut pas sans