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HISTOIRE DE CRÉMIEU, par R. DELACHENAL, ancien élève de l'Ecole des Chartes. Grenoble, Allier père et fils, 1889, 1 vol. in-8°. u nord du Dauphiné, entre le Rhône et la rivière de la Bourbre, s'étend un plateau calcaire de peu d'élévation, mais auquel de profondes crevasses, élargies par l'action des eaux et de l'atmosphère, ont donné l'aspect le plus pittoresque. A l'endroit où il se trouve en face de Lyon et à la même latitude, ce plateau semble s'être retiré vers l'est, pour laisser libre une petite plaine vers laquelle convergent plu- sieurs vallons. C'est là qu'a été bâti Crémieu. A voir d'un peu loin les ruines qui l'entourent et le dominent, on se croirait en présence d'une ancienne ville romaine. Il n'en est rien cependant : Crémieu date seulement du Moyen Age. Mais, malgré son peu de durée, il a connu les fortunes les plus diverses, et il méritait bien d'avoir son historien. M. Delachenal, ancien élève de l'Ecole des Chartes, s'est intéressé au passé de cette petite cité ; il en a étudié les archives, et il nous en donne aujourd'hui, dans un travail de première main, l'intéressante histoire. A quelle époque remonte la fondation de Crémieu ? Les chartes de l'abbaye de Saint-Chef nous auraient fourni sans doute des renseigne- ments à ce sujet; elles ont été malheureusement brûlées par les protestants en 1552, et rien ne peut les remplacer. Le biographe anonyme de Louis le Débonnaire, connu sous le nom de l'Astronome, mentionne bien à l'année 835 une assemblée présidée par le roi, et qui avait été réunie afin de pourvoir au remplacement d'Agobard, archevêque de Lyon, et de Bamard, archevêque de Vienne, déposés l'un et l'autre pour s'être rendus