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314           CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS

   L'Église encouragea le mouvement religieux qui venait
offrir un noble but à l'ambition turbulente des seigneurs et
qui allait étendre au loin l'influence bienfaisante de la croix.
C'était une occasion pour les preux chevaliers d'acquérir
gloire, richesses et seigneuries, mais souvent la piété et
le noble sentiment d'aller porter secours à des frères persé-
cutés furent la cause de leur départ.
   Dieu le veut ! répétait-on de toutes parts, et ce cri ne
resta pas sans écho dans notre poétique vallée de l'Azergues.
   Parmi beaucoup de noms oubliés, les chroniques du
temps nous ont conservé quelques noms des chevaleresques
familles qui fournirent quelques-uns de leurs membres à
ces expéditions religieuses. Tous ceux que nous allons citer
eurent fiefs et domaines au territoire et mandement de
Chazay.
    En première ligne, les d'Albon, la plus noble et la plus
illustre famille de nos contrées. Ses armes sont : de sable à
la croix d'or. Le Laboureur donne la généalogie entière de
cette maison (1). Elle a fourni à l'Église des archevêques,
des abbés et des prélats, à l'État des maréchaux, des
gouverneurs de province, des généraux d'armée.
    André d'Albon, seigneur de Curis, appartient avec Fran-
çois d'Albon à la troisième Croisade. Ils prirent part tous
deux au siège d'Acre, en mai 1191, et André y cautionna
deux de ses écuyers qui empruntaient 50 marcs d'argent à
un marchand génois. Cet André serait le fils de Guy André,
fils de Guigues VIII, dauphin du Viennois, qui commença
la branche lyonnaise et fut seigneur de Curis. Le chevalier
croisé, André, fut le père d'André II, par lequel Le Laboureur


 (1) Mazures. Guigue, t. II, p. 129.