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3oo                         BIBLIOGRAPHIE

   Les Minnesingers ne chantent pas seulement l'amour et la cheva-
lerie; ils sont les interprètes de toute la poésie lyrique de l'époque.
Quelquefois même leur vie, embellie par l'imagination d'autres chan-
teurs, devient à son tour un sujet de poésie. Telle est, par exemple, la
légende du minnesinger Tannhauser, mise en musique par Wagner.
   A côté de la poésie lyrique, on trouve la tradition héroïque natio-
nale, et au premier rang, l'épopée des Niebelungen. On a quelquefois
appelé ce poème VIliaàe de l'Allemagne. Il renferme, à la vérité, de
grandes beautés littéraires ; mais il manquait à l'auteur une langue
assez parfaite pour produire un véritable chef-d'œuvre.
   Quoi qu'il en soit, la tradition chevaleresque est plus féconde que la
tradition héroïque, et pour plus de clarté, on a .divisé en matières ou
cycles les divers sujets traités. Le cycle antique comprend les légendes
de l'antiquité romaine ; le cycle de Charlemagne, les sujets où il est
question du grand empereur et de sa cour; le cycle de la Table ronde,
les sujets relatifs à la résistance qu'aurait opposée le roi celte, Arthur,
à l'invasion des Saxons dans le pays de Galles. A ce dernier cycle se
rattache la légende du Saint-Graal, ou vase sacré qui contient l'Eucha-
ristie. Le Saint-Graal étant considéré comme perdu, plusieurs poèmes
ont pris sa recherche comme sujet. Le plus célèbre est le Parcival de
Wolfram d'Eschenbach, le plus illustre des Minnesingers du xine siècle.
M. Heinrich en avait fait le sujet de sa thèse de doctorat es lettres.
   Après avoir montré qu'avant le XVe siècle le latin était encore la
langue dont se servaient les Allemands pour écrire l'histoire ou traiter
de la philosophie, et signalé une époque de transition, celle des poètes
appelés Meistersangers, maîtres-chanteurs, dont le principal est Hans
Sachs, après avoir mentionné certains poètes religieux, qui repré-
sentent, dans des pièces ou mystères, les principaux événements de la
vie de Jésus-Christ, et quelques poètes satiriques dont l'œuvre princi-
pale est le roman de Renart, M. Heinrich passe à la Renaissance et à
Luther.
   On a donné le nom de Renaissance à l'essor littéraire occasionné par
la découverte des manuscrits qui renfermaient la littérature ancienne,
grecque et latine. Le clergé italien adopta la littérature ancienne
comme bonne; le clergé allemand, le clergé régulier surtout, la rejeta
comme mauvaise. Il en résulta que le clergé et le monde lettré res-
tèrent unis en Italie et se divisèrent en Allemagne. Cette division favo-