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226                         BIBLIOGRAPHIE
choisit pour son premier écuyer. Et c'est ainsi que Tessé, obligé de
rejoindre l'armée d'Italie ou de prendre le commandement de l'armée
de secours, envoyée en Espagne, fut chargé de l'instruire des événe-
ments de la vie mondaine ou de Cour dont il serait le témoin.
   De là, cette correspondance écrite sous une forme vive, alerte, et d'un
tour bien gaulois, où nous trouvons un tableau vivant des mœurs et
de la société de cette époque. Les bons mots, les petites nouvelles du
moment, les historiettes risquées s'y succèdent tour à tour, en nous
montrant, sous son vrai jour, un monde peu mêlé et dont l'exquise
politesse s'accommode fort bien d'une grande liberté de langage,
pourvu que l'esprit ne lui fasse point défaut.
   Mais si c'est toujours sous une forme légère et spirituelle que nous
y voyons jugés les hommes et les choses, n'oublions pas que ces cor-
respondances privées, où l'homme se révèle tout entier, nous font
connaître, mieux que la grande histoire, le caractère des personnages
historiques et souvent la véritable cause des événements. Les publi-
cations, comme celle des Lettres du maréchal de Tessé, n'offrent
donc pas seulement un simple intérêt de curiosité. Les révélations
qu'elles renferment achèvent de nous faire comprendre une époque et
complètent ainsi les informations recueillies par les chroniqueurs con-
 temporains. Et rien ne le démontre mieux que le parti habile qu'a su
tirer de ces lettres M. le comte de Rambuteau, dans l'introduction qui
 les précède et dans laquelle il nous peint au vif leur auteur, en résu-
 mant, dans un tableau lumineux, les événements auxquels fut mêlé le
 maréchal de Tessé.
                                                              A. V.