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. 220                        BIBLIOGRAPHIE

           Toi qui vois le néant du vil siècle où nous sommes,
           Pour relever les cœurs à qui verseras-tu
           Ce trésor des conseils qui suggèrent aux hommes
                    La sereine vertu ?
           A qui verseras-tu ces paroles de flamme,
           Ces chants consolateurs dont l'accent pénétré
           Calme les deuils amers et sur les maux de l'âme
                    Met un baume sacré ?
           Ce rôle glorieux est celui que tu donnes
           Au poète éloquent que ta force inspira :
           C'est à lui de chanter ; mais si tu l'abandonnes,
                     Qui te glorifiera ?

    Le premier des poèmes bibliques est la Tour de Babel; il faut lire
  surtout la destruction de la tour et la dispersion des races. Ce récit des
  vieux âges est plein d'enseignements pour le temps présent. Ne sommes-
  nous point ramenés à la confusion des langues, et y a-t-il deux esprits
 modernes parlant le même langage ? Après tant de siècles écoulés, n'a-
 t-on point repris le vieux projet qui échoua au pays de Seinhar? On a
 voulu y voir un effort sans précédent du génie humain ; on n'a cons-
 truit, bévue colossale, qu'un long tube où tous les Anglais grimperont.
 Ce que l'on verra s'étaler, c'est notre orgueil, notre foi aux algèbres,
 la laideur et l'industrialisme de Barnum. Elle n'empêchera pas l'alouette
 de monter plus haut pour aller saluer dans l'azur immuable le soleil
 de Dieu qu'elle chantera toujours.
    Le don des sujets éternels est de les faire paraître toujours nouveaux.
 Vient ensuite la fuite désespérée d'Agar et d'Ismaël à travers les
 repaires et les sables inhospitaliers des déserts de Bersabah. Plus loin
 les plaintes touchantes de la Fille de Jephlè se font entendre et forment
 avec Samson et le Lévite d'Ephraïm une funèbre et dramatique trilogie.
 La mort de Samson est traitée avec une grande vigueur. Sombre et
 terrible est la colère du Lévite d'Ephraïm, mais l'Eternel va punir
 Guibba, la ville maudite :
          Tout à coup vers le ciel monte, sonore, immense,
          Du côté d'Israël un hourra furieux ;
          Benjamin vers Guibba tourne aussitôt les yeux.
          Un spectacle effrayant frappe les deux armées :