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POÈMES BIBLIQUES ET ÉVANGÉLIQUES, par J.-E. BEAUVERIE, dessins de Charles Beauverie. — Lyon, Mougin-Rusand, éditeur, 1889, in-12. — xx-516 pages avec portrait de l'auteur, lettre-préface et liste des souscripteurs. OICI un livre de « bonne foy, » mais dans un sens plus large que ne l'entendait Montaigne : c'est l'oeuvre d'un sincère et d'un croyant. Quelle que soit la mélodie qui ait un instant captivé notre rêve, quel que soit le tableau qui ait arrêté nos regards avec complaisance, quel que soit le livre qui ait éveillé ou exalté notre esprit, quand le chant harmonieux s'est évanoui, quand les formes qui expriment la beauté ont disparu, quand le livre est fermé, il reste, si l'oeuvre est œuvre d'art, un sentiment, une impression, ou bien tout se dissipe bientôt et s'oublie. La poésie, c'est l'âme ; l'émotion est le but ; tout l'art n'est qu'un moyen pour y parvenir. C'est donc l'impression que m'ont laissée ces Poèmes bibliques et évangéliques, que je voudrais essayer de traduire pour ceux qui ont gardé l'âme ouverte à la poésie. En lisant le livre de M. Beauverie, on se sent gagné peu à peu par cette voix grave et fervente. Quelle conscience cela respire, quelle âme droite et sérieuse on y devine, et comme l'impression que l'on en reçoit est religieuse! Un accent vrai et pénétrant, une forme claire et harmonieuse nous touchent bien plus sûrement que les fantaisies du style, les tours de force de langage et les enfantillages des rimes. C'est