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392                 NOTES RÉTROSPECTIVES

grande, forte et puissante, l'impression qui se dégageait de
cette toile, toute rigide de la froidure de l'hiver.

   J'ai fini, et n'importunerai pas plus longtemps mes lec-
teurs en leur rappelant les souvenirs d'une Exposition qui
n'est plus.
   Si vous me demandez mon sentiment sur sa valeur in-
trinsèque comparée à celle des Expositions qui l'ont précé-
dée dans des conditions plus régulières, encore que je
puisse avoir quelques regrets à taire, quelques amertumes
à refouler, en pensant aux services rendus pendant un demi-
siècle par la Société des Amis des Arts, si légèrement mé-
connue, je ne fais nulle difficulté de dire, que cette Exposition
n'a été ni pire, ni meilleure qu'aucune de celles qui ont eu
lieu dans notre ville depuis une quinzaine d'années, où le
nombre des peintres a grandi dans une proportion malheu-
reusement inégale aux preuves données de leurs talents.
Elle offrait une moyenne d'art très acceptable, à la réserve
de quelques monstres qu'une tolérance trop grande y avait
laissé pénétrer.
   Les artistes qui l'ont organisée, ont fait preuve de beau-
coup de zèle, et de persévérance, ils ont été secondés, il est
vrai par toutes les faveurs de l'Administration civile — et
militaire, mais ils ont prouvé leur vitalité en marchant jus-
qu'au bout de la carrière qui leur était ouverte ; ils ont —
mirabile dictu — ouvert leur salon au jour fixé. Il faut
les louer de leurs efforts, les féliciter de leurs chances heu-
reuses, et de la réussite, en fin de compte, de leur en-
treprise.
   Quant à l'avenir, tout est à refaire à nouveau, et si un
accord désirable ne survient pas entre la Ville intéressée à
tous égards, au maintien d'un Salon annuel à Lyon, et les