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376             L Å’UVRE DE PIERRE DUPONT

lampe ; mais, bah ! « sa vie est résignée », et il termine en
vous donnant un bon conseil :
              Il faut avoir dans tous les temps
              Du linge blanc dans son armoire.

   Le chauffeur de locomotive prend d'autres allures ; il se
permet du fendant et nargue rouliers et aubergistes ; mais,
bon prince au fond, il nous prédit la paix universelle et nous
invite à boire « l'oubli dans un grand verre ».
   Signalons en passant que cet appel à la paix et au désar-
mement qui revient souvent dans l'Å“uvre de Pierre Dupont,
est le fidèle écho d'une époque où, férus d'un sentiment de
fraternité universelle, nous inclinions à croire à une pro-
chaine suppression des frontières. Mais depuis...
   Notre poète ne pouvait manquer d'accorder une chanson
à la soie : ce n'est pas la meilleure. Son talent, en quelque
sorte didactique, ne se montre guère en cette occasion,
contrairement à ce qu'on était en droit d'espérer. Notons
cependant le joli mouvement du refrain :
                Filez, moulins; glissez, navettes;
                Tissez le satin, le velours

et la concession faite à l'amour professionnel des humbles
qui travaillent aux riches tissus, lorsque le chansonnier
leur montre l'épousée entrant au bal,
                En beaux habits de satin blanc.

   La chanson de l'Aiguille est un charmant poème des-
criptif :
                Active, polie et rapide,
                Ayant pour guide un joli doigt,
                Au long de l'ourlet qu'elle ride,
                L'aiguille suit son chemin droit.