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358             L'Å’UVRE DE PIERRE DUPONT

  Mais que va lut dire le cavalier « au front superbe »,
qui rencontre l'adolescent rêveur, et derrière lequel il con-
sent à monter en croupe ?

            As-tu peur, dit une voix terrible,
            De Belzébuth, de l'ange foudroyé,
            Du vieux pommier, du serpent de la Bible î
            C'est d'un enfant, d'en paraître effrayé.
            Pour posséder ici-bas la puissance,
            Pour être un homme, il faut avoir touché
            Au fruit amer de l'arbre de science ;
            Depuis Adam l'on y mord sans péché.



  Nous assistons, vous le voyez, à la même scène de
séduction qui se produira sous une autre forme, dans la
chanson des Louis d'or :

                    Signe et je te livre
                En or sonnant cent louis d'or.



Et, dans l'un et l'autre cas, la victoire reste au héros,
l'action se dénoue sans effort, et l'Esprit du mal demeure
l'éternel vaincu d'un enfant s'appuyant sur la foi et l'amour.

  Plus loin, dans le Peseur d'or, Satan triomphe. Mais qui
donc prendrait parti contre lui, en face de cet éhonté avare
dont la bouche cynique répond à tout venant :

                C'est tant ce virginal sourire,
                C'est tant votre anneau conjugal,
                C'est tant le sceptre et tant la lyre,
                Tant la tombe et le piédestal !